Le deuxième Déjeuner des étoiles académiques Banque Scotia avait lieu le 23 janvier dernier au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack. Sur place, pas moins de 220 étudiants-athlètes et étudiantes-athlètes, membres de l’une ou l’autre des 14 équipes du Programme d’excellence sportive Rouge et Or, lequel compte plus de 500 membres, ont été honorés pour avoir maintenu une moyenne scolaire supérieure à 80% en 2018-2019. L’une d’elles est Carrie-Ann Auger, la meilleure pointeuse et la vedette du club de basketball féminin.
«Je suis une étudiante-athlète depuis très longtemps, rappelle-t-elle. Le basket demeure de loin mon sport préféré. Il me permet de travailler mon leadership et de m’améliorer comme personne. Étant une joueuse rapide, j’adore faire des montées à pleine vitesse avec le ballon, dépasser tout le monde, surprendre l’adversaire. C’est une adrénaline incroyable.»
Carrie-Ann Auger est inscrite au baccalauréat en science politique. Elle étudie à temps plein. Elle est aussi membre étudiante du Centre d’analyse des politiques publiques ainsi qu’auxiliaire de recherche de premier cycle. Sur le plan sportif, elle consacre plusieurs heures chaque semaine aux pratiques d’équipe, aux exercices de tir, ainsi qu’à la musculation et à l’analyse vidéo. Et aux déplacements, lorsque la partie se déroule dans une autre ville. «J’aurais tendance à dire que mon sport est presque un emploi à temps partiel, dit-elle. Ça demande beaucoup de sacrifices, c’est certain.»
L’étudiante entretient de bons rapports avec ses professeurs. Ils connaissent les exigences de son statut d’étudiante-athlète. «Je n’ai pas d’arrangements spéciaux avec eux, explique-t-elle. Si j’ai à manquer un cours, il le savent et je m’arrange avec des étudiants pour avoir les notes de cours. Les professeurs sont toujours prêts à m’aider et à me recevoir à leur bureau si j’ai des questions. Le fait de bien communiquer avec eux contribue à ma réussite.»
La basketteuse étoile ne croit pas avoir une capacité de travail supérieure à la moyenne. Elle n’étudie pas tard le soir non plus.
«La clé de mon succès, je crois, c’est l’organisation, avance-t-elle. Si je parviens à faire presque tout à temps, c’est que je suis extrêmement structurée. Je prévois certaines activités et je les fais. Si je réussis aussi bien dans mon sport que dans mes études, c’est dû au travail et à l’effort. Ce sont les clés du succès.»
44 étudiants-athlètes pour la seule Faculté de médecine
La répartition du nombre d’étoiles académiques varie d’une faculté à l’autre. À titre d’exemple, Pour l’année 2018-2019, la Faculté de médecine en a 44, la Faculté des sciences sociales en a 16 et la Faculté des sciences infirmières en a 4. On trouve de nombreux étudiants-athlètes en administration des affaires ainsi qu’en enseignement de l’éducation physique et à la santé. Année après année, l’Université Laval se classe parmi les cinq premières universités au Canada pour le nombre d’étudiants-athlètes affichant une moyenne générale supérieure à 80%.
«Les quatre cinquièmes des étudiants-athlètes Rouge et Or réussissent très bien de façon autonome sur le plan scolaire, d’autres ont des besoins d’encadrement variables pour progresser dans leurs études, explique le coordonnateur d’opérations – encadrement académique au Bureau des services académiques Rouge et Or, Guy Labrecque. Cette année, aux sessions d’automne et d’hiver, nous suivons de 60 à 80 étudiants-athlètes de façon plus régulière. Ce nombre n’inclut pas ceux et celles qui utilisent les services offerts de façon ponctuelle.»
Le soutien apporté peut prendre différentes formes, dont le tutorat. Cette approche vise à améliorer la réussite et la persévérance de l’étudiant-athlète. Elle peut prendre la forme d’un appui pour un cours ou d’un soutien pour bonifier les méthodes d’apprentissage, telles que l’assiduité et la prise de notes. Le tutorat peut aussi consister en des périodes d’études supervisées.
La Politique d’appui à l’excellence sportive de l’Université prévoit des arrangements spéciaux entre l’étudiant-athlète et ses professeurs pour les périodes d’examens, de remise de travaux, des matchs et des camps d’entraînement.
«Au Bureau, poursuit Guy Labrecque, la stratégie d’action comme équipe pourrait être résumée ainsi: chaque étudiant-athlète peut rencontrer un coordonnateur académique dès la démarche de recrutement jusqu’à l’obtention d’un diplôme. Cette personne-ressource aide l’étudiant-athlète à apprendre à concilier les exigences académiques et sportives en lui apportant un soutien personnalisé qui vise l’autonomie de la personne. Ce travail se fait en collaboration et en complémentarité avec le travail des entraîneurs, qui sont responsables de la réussite sportive et scolaire de leurs étudiants-athlètes.»
Une passion depuis l’âge de quatre ans
Jonathan Vallée est inscrit au baccalauréat en intervention sportive. Il termine sa formation cette année. Capitaine de l’équipe de soccer masculin Rouge et Or, il a commencé à enseigner ce sport dans une école primaire. «De travailler dans une concentration soccer me permet de faire le pont plus facilement entre les notions vues en classe et la réalité du terrain, explique-t-il. Pour l’instant, mon engagement m’oblige à être sur les terrains trois jours par semaine.»
Son activité d’enseignant jointe à ses cours universitaires, aux entraînements de l’équipe et aux matchs font de lui une personne fort occupée. Malgré cet emploi du temps chargé, il continue à étudier à temps plein, ce qu’il fait depuis sa première session. «Les professeurs sont très compréhensifs, souligne-t-il, mais je n’ai pas encore eu besoin d’accommodements particuliers.»
Jonathan Vallée pratique son sport depuis l’âge de quatre ans. «Ce que j’aime le plus, dit-il, c’est la compétition et la camaraderie que l’on développe avec certaines personnes au fil du temps.»
Il ne considère pas avoir une capacité de travail supérieure à la moyenne. «Je crois avoir une grande discipline dans mon sport, ajoute-t-il. Je suis un de ceux qui s’entraînent le plus dans l’équipe. En plus d’être discipliné, j’ai de bonnes habitudes de vie, je dors assez, je mange bien, alors je crois que cela m’aide aussi dans mes études.»