
Chercheur au Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale, Alexandre Campeau-Lecours se spécialise en robotique et ingénierie de la réadaptation. On le voit ici avec un prototype de prothèse créé par un étudiant de son équipe, Dominic Bédard.
— Yan Doublet - Université Laval
Bouger les doigts, fermer la main, attraper un objet… Ces gestes nous semblent naturels. Mais comment une personne amputée peut-elle les reproduire avec une prothèse?
Sans cesse, la technologie des prothèses devient plus précise, plus intuitive et plus… humaine. Alexandre Campeau-Lecours, chercheur au Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale, nous explique comment des appareils faits de métal, de plastique et d'électronique arrivent à imiter les gestes complexes du corps humain:
«Une prothèse, c'est bien plus qu'un simple accessoire. Elle se compose de trois parties: la partie prothétique (la main elle-même), un système pour la faire bouger (l'actionnement) et un moyen pour l'utilisateur de la contrôler (l'interface).
Il existe deux grands types de prothèses: mécaniques et myoélectriques.
Les prothèses mécaniques, encore majoritairement utilisées aujourd'hui, fonctionnent à l'aide d'un harnais et d'un câble relié au dos. En avançant l'épaule, l'utilisateur tire sur le câble, ce qui fait bouger les doigts de la prothèse.
Les prothèses myoélectriques, quant à elles, utilisent des capteurs posés sur la peau. Ceux-ci détectent les signaux électriques produits par les muscles lorsqu'on essaie de bouger. Ces signaux sont ensuite traduits par un petit ordinateur intégré à la prothèse qui active les moteurs pour faire bouger les doigts.
Résultat: la prothèse peut imiter, en partie, les mouvements d'une vraie main.
Derrière cette prouesse technologique se cache un travail d'équipe interdisciplinaire qui réunit des expertises variées. Grâce aux avancées de la recherche, la technologie continue de redonner toujours plus d'autonomie aux personnes amputées.»
Propos recueillis par Matthieu Dessureault

La cabine vidéo de La science, pas si compliquée! (à gauche) et Delphine, qui a posé la question sur les prothèses.







