Maryse Turcotte décroche l'or
L'étudiante en médecine et haltérophile
remporte les grands honneurs dans la catégorie des 53
kilos aux Jeux du Commonwealth
par Yvon Larose
Maryse Turcotte, étudiante au doctorat
en médecine à l'Université Laval et haltérophile
de calibre international, espérait remporter la médaille
d'or aux Jeux du Commonwealth, et ce, malgré un temps
d'entraînement réduit, comparé à ce
qu'elle avait l'habitude de faire. Comme elle était en
pleine semaine d'examens, elle n'est arrivée à
Melbourne, en Australie, que 24 heures avant sa compétition
qui se tenait vendredi dernier, le 17 mars. |
|
Malgré les contraintes, son souhait a été
exaucé puisqu'elle a remporté la médaille
d'or dans la catégorie des 53 kilos. Sa victoire, l'étudiante-athlète
l'a obtenue en soulevant 80 kilos à l'arraché et
108 kilos à l'épaulé-jeté. Un total
de 188 kilos qui constitue un nouveau record des Jeux.
"Sur le plateau après mon dernier épaulé-jeté,
je suis restée cinq secondes immobile et j'ai fixé
la salle en me disant que c'était peut-être une
des dernières fois que je regardais une salle comme ça
lors de grands Jeux, a déclaré Maryse Turcotte
en conférence de presse. J'étais contente mais
j'avais aussi un peu de tristesse. Après plusieurs années
dans le sport, ça commence à ressembler à
la fin pour moi et ce n'est pas facile à vivre."
Elle a ajouté que sa médaille d'or représente
beaucoup pour elle. "J'ai 31 ans, j'étudie en médecine
et c'est vraiment difficile de combiner l'entraînement
et mes études. J'ai relevé un gros défi
en remportant cette médaille même si je ne suis
pas dans les conditions idéales d'athlète. Je suis
contente de l'avoir fait."
Depuis 1995, Maryse Turcotte s'est toujours classée parmi
les sept premières de sa catégorie aux Championnats
du monde. Ses meilleures performances à vie, elle les
a réalisées aux Jeux olympiques d'Athènes,
en 2004. Ses 90 kilos (198 livres) à l'arraché
et ses 120 kilos (265 livres) à l'épaulé-jeté
lui ont valu une onzième place. Outre ses deux participations
olympiques, dont une quatrième place à Sydney,
en Australie, en 2000, elle a récolté trois médailles
aux Championnats du monde. Plus tôt cet hiver, elle déclarait
au Fil que la recette de son succès tenait à
deux choses: une énorme capacité de travail physique
et une détermination à toute épreuve. "L'aspect
génétique qui m'avantage est ma très grande
capacité de travail, a-t-elle expliqué. Je peux
m'entraîner deux fois par jour, à raison de deux
heures et demie la séance, pendant cinq jours. Et si mon
entraîneur me demande de faire une onzième séance
d'entraînement pendant la fin de semaine, je peux le faire."
Selon elle, il faut être capable de s'entraîner suffisamment
longtemps pour développer la force. "Mais l'entraînement
est quelque chose de difficile et d'exigeant. C'est un gros défi
de s'améliorer, tant au niveau technique qu'en flexibilité
et en puissance."
Maryse Turcotte a eu son premier contact avec l'haltérophilie
en 1991, à l'âge de 15 ans. Pour la jeune sportive
accomplie, ce fut le coup de foudre. "Jusque-là,
racontait-elle au Fil, j'avais pratiqué régulièrement
plusieurs sports, notamment le soccer. J'ai tout de suite aimé
l'haltérophilie. Cet univers sportif était à
l'opposé de ce que j'avais connu. J'avais fait beaucoup
de sport depuis l'âge de cinq ans, ce qui fait que, dès
mes débuts, mes jambes étaient très fortes
comparées aux autres filles et même aux garçons
de mon âge. Un an plus tard, j'avais dit à mon entraîneur
qu'un jour je gagnerais une médaille aux Championnats
du monde!"
|
|