
Un sommet historique
Soixante-quatorze pour cent des nouveaux inscrits
à la Faculté de médecine sont des femmes
Les statistiques dévoilées par la Faculté
de médecine indiquent que 74 % des nouveaux étudiants
inscrits au programme de médecine sont des femmes. Il
s'agit d'une hausse d'environ cinq points de pourcentage sur
les taux enregistrés en 2003 et 2004 et, du coup, un nouveau
sommet historique. Longtemps un fief masculin - 65 % des médecins
québécois en pratique sont des hommes -, le corps
médical est en voie de féminisation rapide. Chez
les moins de 40 ans, 60 % des médecins sont des femmes.
La représentation féminine parmi les nouveaux inscrits
provenant directement des cégeps atteint même 80
% à Laval cette année. Chez les candidats provenant
des programmes universitaires ou du marché du travail,
la proportion de femmes se situe à 64 %. La prévalence
des femmes parmi les étudiants de médecine "illustre
de façon frappante une réalité de l'évolution
de notre société", commente Évens Villeneuve,
président du comité d'admission au programme de
doctorat en médecine. "Cette proportion femme/homme
est plus élevée au Québec que dans l'ensemble
du Canada", ajoute-t-il.
L'écart homme/femme se manifeste avant même que
le processus universitaire de sélection ne soit enclenché
puisque 60 % des 1 508 demandes d'admission en médecine
adressées à l'Université en 2005 provenaient
d'étudiantes. La première étape de sélection,
basée sur la cote de rendement (la performance lors des
études antérieures), a réduit la liste des
candidats à 710, dont 63 % de femmes. Les candidats qui
satisfont les exigences minimales de rendement sont invités
à rédiger une note autobiographique standardisée
qui permet d'évaluer l'aptitude à communiquer,
l'autonomie, l'initiative, le leadership, l'esprit d'équipe
et l'altruisme. Enfin, les candidats prennent part à une
séance de mise en situation qui sert à évaluer
les habiletés à communiquer, l'ouverture d'esprit,
la gestion des émotions, la capacité d'aide, l'initiative
et le jugement dans le cadre de mises en situation. Les femmes
représentent 64 % des 544 candidats qui ont participé
à cette étape du processus de sélection.
L'impact des résultats scolaires
Si le pourcentage de femmes parmi les nouveaux étudiants
grimpe à 74 %, ce n'est pas parce que les deux dernières
étapes favorisent les étudiantes. "Les hommes
performent aussi bien que les femmes à l'étape
de la note biographique standardisée et des appréciations
de performance par simulation", affirme Guy Labrecque, conseiller
à la gestion des études à la Faculté
de médecine. "Par contre, la cote de rendement des
candidates dépasse celle des hommes, ce qui les place
en meilleure position pour recevoir une offre d'admission. À
titre d'exemple, 16 des 20 candidats qui avaient les meilleures
cotes de rendement en 2005 sont de femmes", souligne-t-il.
Bref, non seulement y a-t-il plus de filles que de garçons
inscrits dans les programmes collégiaux conduisant à
la médecine, mais elles obtiennent de meilleurs résultats
scolaires.
Les quatre facultés de médecine du Québec
ont entrepris une réflexion pour standardiser leur processus
d'admission. "Il va y avoir des changements dès 2007
ou 2008 dans chaque université, souligne Guy Labrecque.
Cette opération n'a pas pour but de changer le ratio homme/femme,
mais d'uniformiser la procédure de sélection afin
de choisir les meilleurs candidats possibles", précise-t-il.
Par ailleurs, les universités québécoises
pourraient réserver des places à des candidats
autochtones dès 2007. Cette initiative fait suite à
une recommandation de l'Association des facultés de médecine
du Canada formulée en 2004 qui vise à augmenter
le nombre de diplômés autochtones en médecine.
L'Université Laval dirige cette démarche pour les
quatre facultés de médecine québécoises.
Selon le scénario à l'étude, le nombre de
places réservées aux étudiants autochtones
se situerait entre six et dix par année dans tout le Québec.
Le gouvernement n'a pas encore fait savoir s'il ajusterait le
quota d'inscriptions à la hausse pour tenir compte de
ce nouveau programme ou si ces places devront provenir du quota
actuel.
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