
Un supermarché-école sur le campus?
La chaîne Sobeys Québec pourrait
construire un édifice abritant un magasin d'alimentation
intégré à un centre de formation et de recherche
Le mercredi 15 février, le Conseil d'administration
de l'Université devait donner son accord de principe à
un projet de construction, par la chaîne Sobeys Québec,
sur le campus, d'un édifice abritant un centre de formation
et de recherche en alimentation de type "supermarché-école".
Il a plutôt demandé aux porteurs du dossier de revenir
avec des informations supplémentaires en vue de la prochaine
séance qui aura lieu le 19 avril prochain. La programmation
de ce centre viendrait appuyer la Chaire Sobeys en commerce de
détail et chaîne d'approvisionnement en alimentation
qui serait constituée d'un don initial de deux millions
de dollars.
Le projet prévoit la construction, par le géant
de l'alimentation Sobeys Québec, mieux connu sous la bannière
IGA, d'un édifice d'environ 5 000 mètres carrés
à l'ouest de l'autoroute du Vallon, soit à l'extrémité
nord-ouest du campus. Il s'agirait d'un véritable magasin
d'alimentation accessible à la population en général.
Sauf qu'il présenterait des caractéristiques particulières
de flexibilité organisationnelle, de moyens de cueillette
de données directement en magasin et d'accessibilité
aux chercheurs, professeurs comme étudiants. Véritable
laboratoire "grandeur nature", cette plate-forme consacrée
à la formation aux trois cycles aurait un volet innovation
et un volet développement de nouvelles connaissances en
marchandisage alimentaire et en distribution alimentaire.
"Il se fait déjà de la recherche dans les
supermarchés, indique Paul Paquin, vice-doyen de la Faculté
des sciences de l'agriculture et de l'alimentation. Sauf que
ce n'est jamais simple à faire dans des endroits qui n'ont
pas été conçus à cette fin. Sobeys
s'est montrée particulièrement intéressée
à la dimension recherche, d'où la création
de la chaire et du concept de magasin-école. Avec ce projet,
nous aurons un lieu conçu en fonction de nos besoins de
recherche et qui nous permettra d'étudier le marchandisage
et la distribution alimentaires en temps réel."
Sur le plan juridique, le terrain qui accueillerait le supermarché-école
serait loué par bail emphytéotique à Sobeys
Québec et ce, pour une trentaine d'années. Sobeys
construirait à ses frais le bâtiment et les installations
de recherche et de formation. L'Université assumerait,
quant à elle, le développement des rues et des
infrastructures du secteur. Mentionnons que Laval a eu recours
à la formule du bail emphytéotique lors de l'implantation
d'Héma-Québec sur le campus. Soulignons que le
Comité de mise en oeuvre du plan d'aménagement
du campus a déjà été saisi du dossier.
Il assurerait le suivi de l'aménagement du secteur.
Mises au point
Le projet Sobeys a eu un écho certain dans les médias
au cours des derniers jours. Dans une volonté d'apporter
un complément d'information, le vice-recteur exécutif
Claude Godbout précise tout d'abord que la Chaire Sobeys
sera gérée par la Fondation de l'Université
Laval. "Il ne s'agira pas d'un ajout au budget de fonctionnement
de l'Université, dit-il. Une partie des intérêts
servira à financer des projets de recherche et à
verser des bourses d'études." En ce qui concerne
le risque que Sobeys s'approprie les résultats de recherche,
le vice-recteur souligne que les travaux subventionnés
menés par les chaires de recherche sont du domaine public,
donc accessibles. Sobeys veut-elle s'installer à l'Université
Laval pour faire des profits? "Se basant sur une étude
de marché, la compagnie pense qu'elle fera tout au plus
ses frais, répond Claude Godbout. Si toutefois elle faisait
des profits, une entente prévoit qu'elle en réinvestira
une partie dans la chaire de recherche."
|