
Sine Voce
Le choeur de la Faculté de théologie
et de sciences religieuses cherche des sopranos
Une fois par semaine, Marcel Viau, le doyen de la Faculté
de théologie et de sciences religieuses et l'agente de
secrétatriat Fernande Payeur interrompent leurs activités
quelques minutes avant-midi et partent ensemble vers une des
salles du pavillon Félix-Antoine Savard. Pas question
d'arriver en retard à leur répétition du
choeur Sine nomine où ils chantent en compagnie d'une
quinzaine de collègues, professeurs, employés,
étudiants, chargés de cours. "C'est un moment
privilégié qui nous remplit d'énergie, confie
Fernande Payeur. Un lien particulier se crée avec les
autres en se retrouvant ensemble, tous statuts confondus. Sans
compte que ce genre de pratique développe énormément
la confiance en soi." "Cela a changé la vie
de la Faculté, affirme de son côté Christine
Laflèche, chef de choeur. Les liens se resserrent entre
collègues en affrontant ensemble le stress d'une préparation
de concert."
L'ensemble choral a pris son envol il y a trois ans, à
l'initiative de cette agente de liaison à la Faculté,
musicienne de formation. Le choeur aborde le répertoire
de musique sacré en quatre langues, français, anglais,
latin et allemand et se produit en concert une ou deux fois par
an. Au début, la chef de choeur, qui comptait déjà
27 ans d'expérience dans le domaine, a démarré
par des pièces musicales assez faciles. "Plusieurs
des participants n'avaient jamais chanté et ne lisaient
pas la musique, précise Christine Laflèche. Notre
premier concert a donc porté sur les chants de Noël."
À leur grande surprise, plusieurs néophytes ont
découvert qu'ils possédaient un instrument vocal
ne demandant qu'à s'épanouir avec un peu d'entraînement.
D'année en année, Christine Laflèche a donc
augmenté le niveau de difficulté. Elle a introduit
des chants en langue étrangère, fait des incursions
du côté du baroque et du gospel en essayant constamment
de mettre en lumière des pièces musicales moins
connues.
Sopranos demandées
Pour l'heure, la chef de choeur aimerait bien élargir
la palette vocale de Sine nomine. Contrairement à beaucoup
d'autres chorales amateures, elle a la chance de pouvoir compter
sur de nombreuses voix d'hommes puisque plusieurs professeurs
de la Faculté ont eu l'occasion de développer leur
talent en chantant à l'église. Les sopranos sont
par contre moins nombreuses. "Nous aimerions recruter des
employés d'autres facultés ou plus d'étudiants,
explique Christine Laflèche. Je crois beaucoup au travail
d'éducation que permet une chorale. Depuis leur arrivée,
plusieurs choristes fréquentent davantage les concerts,
ou ont repris la pratique d'un instrument de musique."
Même si le choeur Sine Nomine s'intéresse avant
tout à la musique sacrée de tradition chrétienne,
la chef de choeur entend profiter de son enracinement à
la Faculté de théologie et de sciences religieuses
pour souligner l'importance de la diversité des religions.
C'est ainsi que des lectures en arabe d'extraits du Coran, de
textes bouddhistes, ou encore de tradition juive s'intercalent
entre les prestations des chanteurs, comme lors d'un concert
du choeur en janvier dernier. À cette occasion, les choristes
ont interprété notamment un extrait de cantate
de Jean-Sébastien Bach, une sonate en fa de Georg Philipp
Telemann, un cantique de Jean Racine. "Nous essayons toujours
de regrouper six à huit morceaux autour d'un thème,
précise Christine Laflèche. Nous préparons,
par exemple, un concert autour des chants à la Vierge
pour le 8 décembre, le jour de la fête de l'Université,
qui correspond à celle de l'Immaculée Conception.
On y retrouvera des pièces musicales du grand répertoire
et d'autres moins connues, depuis le 16e siècle jusqu'au
20e siècle."

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