
Ça clique!
Une technologie mise à l'essai à
la Faculté des sciences et de génie permet de cerner
le degré de compréhension d'une classe
Depuis quelques jours, les étudiantes et les étudiants
d'une douzaine de classes de la Faculté des sciences et
de génie (FSG) font usage, dans leurs cours, d'un "télévoteur",
ou clicker en anglais. Cette technologie éducative
d'origine américaine, dont l'usage s'est répandu
en Amérique du Nord depuis quelques années, est
un petit appareil semblable à une télécommande
classique. Elle permet à son utilisateur de répondre
aux questions objectives ou numériques, axées sur
la compréhension de la matière, que pose habituellement
l'enseignant dans le déroulement de son cours. Par exemple:
Combien de souches ce type de vaccin peut-il traiter?
Luc Trudel est responsable de travaux pratiques et de recherche
au Département de biochimie et de microbiologie. Cet automne,
il a supervisé l'expérimentation du télévoteur
dans une classe. Lundi dernier, il assistait le professeur Sylvain
Moineau pour le cours de première année "Techniques
microbiologiques". Ensemble ils avaient préparé
les questions à poser en rapport avec l'utilisation du
télévoteur. "L'expérience a été
positive et ce, tant du point de vue de l'enseignant que des
étudiants, dit-il. Le professeur a trouvé le tout
très simple d'utilisation et très plaisant."
Selon Luc Trudel, cette technologie peut apporter de réels
bénéfices aux enseignants comme aux étudiants.
"Le télévoteur facilite de beaucoup l'interaction
dans une salle de cours, explique-t-il. Cet appareil brise l'isolement
dans lequel se trouve l'étudiant qui n'a pas compris l'explication
du professeur et qui, parce qu'il croit être seul à
ne pas avoir compris, ne dit rien. En votant, et en voyant le
résultat du vote se superposer sur le même écran
où défile la présentation de l'enseignant,
il se rend compte que d'autres sont dans la même situation
que lui. Il sera alors moins gêné pour poser des
questions. Quant à l'enseignant, le résultat du
vote peut confirmer que son message est adéquat et qu'il
est bien passé. Ou bien, il peut revenir immédiatement
sur le concept abstrait ou plus difficile qu'il vient d'expliquer
s'il constate qu'il a été mal compris. Il peut
continuer ensuite sur une base plus solide."
À l'ère du natif numérique
Pour Danny Sohier, responsable de l'informatique à
la FSG, un instrument technologique comme le télévoteur
permet de relever les défis reliés à l'étudiant
du 21e siècle, lequel a une façon différente
d'apprendre. "Le natif numérique que constitue
l'étudiant d'aujourd'hui a vécu toute sa vie dans
un monde rapide, numérique, réseauté et
dominé par la notion de jeu, explique-t-il. Entre autres,
il aime obtenir l'information rapidement, il traite des tâches
parallèlement et il préfère un accès
aléatoire, comme l'hyperlien, à une structure,
comme le livre. Le télévoteur permet d'augmenter
le niveau d'attention de l'étudiant en l'interpellant
directement et de façon personnelle. Se faire poser une
question éveille l'esprit et oblige à un cheminement
intellectuel."
Selon Luc Trudel, l'aspect jeu n'est pas à négliger.
"Ils ont juste hâte à la prochaine question
pour se servir du télévoteur!" Il ajoute qu'une
question posée à toutes les huit ou dix minutes
est perçue par l'étudiant comme une pause dans
son effort intellectuel. Après quoi, il redevient pleinement
attentif.
Le projet-pilote en cours a pour but de vérifier l'intérêt
des enseignants et des étudiants pour le télévoteur.
Il permettra aussi de mesurer l'impact de cette technologie en
classe, notamment de vérifier le degré d'attention
et de compréhension de l'étudiant ainsi que le
degré d'amélioration de la communication entre
l'étudiant et l'enseignant. La firme eInstruction a été
retenue pour le projet. Son système a le mérite
de fonctionner sous Windows XP et sous Mac OS X.
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