
Des pionnières dans leur milieu de pratique
Les quatre premières infirmières
praticiennes spécialisées formées à
l'Université Laval sont au travail
La Faculté des sciences infirmières a souligné
récemment la diplomation de ses quatre premières
infirmières praticiennes spécialisées (IPS)
en soins tertiaires dans les domaines de la cardiologie et de
la néphrologie. Danielle Boucher et Liane Dumais (IPS
en néphrologie) ainsi que Geneviève Boily et Julie-Anne
Boutin (IPS en cardiologie) ont reçu leur carte de candidates
à l'exercice de l'Ordre des infirmières et infirmiers
du Québec (OIIQ) et se présenteront à l'examen
de certification de l'OIIQ prévu en juin 2006.
Au Québec, l'IPS est un rôle en émergence
et les premières diplômées doivent tracer
la route au sein de leur milieu de pratique. Voilà un
défi stimulant pour l'évolution de la pratique
infirmière avancée et l'amélioration de
l'accessibilité et de la qualité des soins de santé
dans les domaines spécialisés prioritaires: cardiologie,
néphrologie et néonatalogie. C'est suite à
l'adoption du projet de loi 90 que la Loi sur les infirmières
et infirmiers a été modifiée. Son entrée
en vigueur en 2003 a favorisé le développement
de nouvelles pratiques pour la profession infirmière,
notamment le rôle de l'IPS, en collaboration avec le Collège
des médecins du Québec (CMQ) et l'OIIQ.
Une forte motivation
Diplômées de la Faculté des sciences
infirmières, Danielle Boucher et Liane Dumais ont entrepris
avec optimisme leurs nouvelles fonctions à l'Hôtel-Dieu
de Québec. Leur passion pour la clientèle, leur
motivation à acquérir de nouvelles connaissances
et une plus grande autonomie, dans un cadre légal, les
ont toutes deux incitées à poursuivre leurs études.
"Le désir de faire avancer la profession et d'aller
chercher des outils pour pouvoir accomplir un rôle élargi
était une véritable source de motivation",
exolique Danielle Boucher, IPS en néphrologie. Sa collègue
de travail, Liane Dumais, également IPS en néphrologie,
ajoute que ce nouveau rôle permettra un meilleur suivi
et une connaissance plus complète du client tout en contribuant
à la prévention des complications. Selon elles,
les néphrologues pourront alors répondre davantage
aux cas plus complexes et ainsi améliorer l'accessibilité
et la qualité des soins.
Concrètement, l'infirmière praticienne spécialisée
occupe 30 % de son temps à des activités de recherche,
de consultation et d'enseignement aux clients et au personnel
infirmier. Le reste du temps est consacré à la
pratique clinique auprès des clients et de leur famille.
Geneviève Boily, IPS en chirurgie cardiaque à l'Hôpital
Laval mentionne l'importance de la compréhension du rôle
de l'IPS dans le réseau de la santé: "Le rôle
de l'IPS est très certainement appelé à
évoluer. Pour l'instant, comme nous n'avons aucun modèle
précis, tout est à bâtir. À l'Hôpital
Laval, un comité d'implantation de la pratique infirmière
avancée est en place depuis quelques années et
est nécessaire à la bonne évolution et à
la compréhension du rôle de l'IPS qui doit travailler
en étroite collaboration avec une équipe multidisciplinaire.
Des conférences dans l'établissement ont également
été données pour clarifier le rôle
de l'IPS. Julie-Anne Boutin et moi sommes ravies de constater
l'ouverture de nos collègues face à cette nouvelle
approche." Julie-Anne Boutin travaille également
en chirurgie cardiaque à l'Hôpital Laval et ajoute
que le fait d'être pionnière demande des efforts
supplémentaires pour intégrer adéquatement
la vision médicale enseignée tout en conservant
la vision de l'approche globale du client. "Avec le temps,
nous nous habituons à combiner ces visions et nous nous
sentons de plus à plus à l'aise dans notre rôle."
La formation
Au cours des cinq prochaines années, le ministère
de la Santé et des Services sociaux a pour objectif d'introduire
au Québec 75 de ces infirmières et infirmiers praticiens
dans des secteurs spécialisés comme la cardiologie,
la néonatalogie et la néphrologie. Une formation
graduée en sciences infirmières et en sciences
médicales permet à ces professionnelles et professionnels
de faire les apprentissages nécessaires à une pratique
infirmière avancée et à poser des gestes
en matière d'évaluation et de traitement de problématiques
de santé dans leur domaine de spécialité.
La formation et l'encadrement légal leur permettent également
de prescrire des médicaments, des tests et des examens
diagnostics, des traitements médicaux et des traitements
invasifs présentant des risques de préjudice, gestes
autrefois réservés uniquement aux médecins.
La Faculté des sciences infirmières de l'Université
Laval offre une formation d'IPS en néphrologie et en cardiologie.
Cette formation exige l'obtention d'une maîtrise en sciences
infirmières et d'un diplôme d'études supérieures
dans une de ces spécialités. L'IPS doit également
posséder une expertise clinique qui repose sur une solide
expérience dans le domaine de spécialisation. Au
Québec, seulement trois universités offrent la
formation d'IPS dont l'Université Laval. La Faculté
des sciences infirmières invite donc les étudiantes
et étudiants à s'informer sur cette nouvelle pratique
infirmière avancée en communiquant avec le Secrétariat
de la gestion des études au (418) 656-3356. Par ailleurs,
il faut également savoir que le domaine de l'IPS en première
ligne est en voie de développement. L'OIIQ sera en mesure
de livrer ses projets de règlements dès l'été
2006.

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