Le bois, l'air et la lumière
Les concepteurs du pavillon Gene-H.-Kruger
ont poussé loin les principes de ventilation naturelle
et d'éclairage naturel
Les membres du Groupe de recherche en ambiances physiques
(GRAP) de l'Université Laval ont joué un rôle
de premier plan dans la conception du pavillon Gene-H.-Kruger
inauguré en octobre dernier. Cette infrastructure de pointe
en génie du bois se caractérise par une utilisation
maximale du matériau bois, mais aussi par une intégration
poussée des principes relatifs à la qualité
de l'air et à la lumière naturelle. "Nous
avons agi comme consultants auprès des architectes dès
les toutes premières étapes de design du projet,
rappelle André Potvin, professeur à l'École
d'architecture et membre du GRAP. Par exemple, au début
du projet, nous nous sommes assurés que la largeur du
bâtiment soit optimale de manière à permettre
d'intégrer les principes de ventilation naturelle et d'éclairage
naturel."
Un exemple rare
Le pavillon Gene-H.-Kruger présente une superficie
totale de 8 000 mètres carrés. Sa surface utile,
de 5 000 mètres carrés, est occupée par
18 laboratoires, trois salles de cours, une salle de réunion,
une salle de conférence et des bureaux. À partir
des études d'éclairage réalisées
par le GRAP, les architectes Gauthier Gallienne Moisan ont pu
faire en sorte d'assurer aux futurs occupants un éclairage
de tâche optimal, c'est-à-dire requérant
un minimum de lumière artificielle. De plus, la plupart
des espaces occupés offrent des lignes de vue directe
vers du vitrage qui donne sur l'extérieur. Le ratio de
fenêtres ouvrantes est de une par 10 mètres carrés.
Le toit du secteur des ateliers lourds est couvert de longs puits
de lumière et de nombreux brise-soleil, faits de verre
givré et installés sur les murs extérieurs
du pavillon, font office de réflecteurs en redirigeant
la lumière profondément dans les espaces intérieurs.
Par son orientation générale, et grâce à
de nombreuses et grandes fenêtres, le bâtiment profite
au maximum de l'éclairage naturel. "Le pavillon constitue
l'un des rares exemples de bâtiments contemporains dans
un climat froid qui est presque entièrement éclairé
de façon naturelle", indique André Potvin.
Le système de ventilation qui dessert le pavillon Gene-H.-Kruger
peut fonctionner aussi bien en mode naturel qu'en mode mécanique.
Dans la zone d'enseignement, un système de détection
permet, au moment de l'ouverture d'une fenêtre pour refroidir
le local, de fermer l'amenée et le retour mécanique
de l'air. "Contrairement à plusieurs autres systèmes
hybrides, souligne André Potvin, l'ouverture d'une fenêtre
ne cause aucune surcharge de chauffage ou de refroidissement
à condition qu'il fasse plus froid à l'extérieur
qu'à l'intérieur." Dans les espaces non climatisés
comme les laboratoires lourds, lorsque la température
extérieure se situe entre 12 et 26 degrés Celsius
et que l'humidité relative est inférieure à
60 %, il est possible de ventiler les lieux de façon naturelle
par ventilation transversale, grâce à des ouvertures
pratiquées dans les murs opposés et orientés
perpendiculairement aux vents dominants, ou par un effet de cheminée.
Cet effet est induit par des extracteurs d'air qui, installés
au niveau des puits de lumière, évacuent l'air
chaud du bâtiment. Pour cela, la température extérieure
doit être inférieure à la température
intérieure. "Le bâtiment supporte très
bien la ventilation naturelle à tout moment de l'année,
même en période critique de l'été",
soutient André Potvin.
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