Le courrier Des règlements sur le vélo contre-productifs? Lors de la dernière semaine de septembre, c'est avec une certaine surprise que nous avons constaté que le Service de sécurité et de prévention de l'université avait fait le tour des supports à vélos du campus afin d'y accrocher deux feuillets d'information sur chacune des bicyclettes. Le premier donnait des conseils afin de prévenir le vol de vélo, ce qui est sans contredit une bonne initiative. Cependant, c'est surtout le deuxième feuillet, intitulé "Du nouveau pour les vélos", qui a suscité notre étonnement. Y apprendrait-on que de nouveaux supports ou casiers à vélos seraient installés pour pallier au manque d'espace? Des mesures de sécurité supplémentaires seraient-elles créées?
Inutile de dire que nous avons rapidement déchanté. On a plutôt l'impression que ces "nouveautés" pour le vélo, sous la forme de nouvelles réglementations, visent à restreindre son utilisation sur le campus. Ainsi, on nous informe que, dorénavant, les bicyclettes doivent être garées uniquement sur les supports à vélos, et qu'elles ne peuvent être attachées à toute autre structure non spécifiquement prévue à cet effet. Que fait-on lorsqu'on arrive à l'école et que les supports sont pleins? On retourne à la maison et on revient en voiture? On en profite également pour nous rappeler que l'Université n'accorde qu'un droit d'accès aux supports à vélos et se dégage de toute responsabilité, mais qu'elle peut entreprendre une procédure contre le contrevenant pour toute infraction au règlement.
Sachant que plusieurs centaines de personnes utilisent le vélo comme moyen de transport, il est normal que l'Université, par ses différentes institutions, prenne en considération les intérêts de ces personnes. Imposer de tels règlements sans les accompagner de mesures pour solutionner les problèmes (supports à vélo insuffisants, sécurité inadéquate, etc.) semble dénoter un manque de vision. Rappelons que l'an dernier, le rapport final de la Commission d'aménagement de l'Université Laval (CAMUL) recommandait que les moyens de transport non motorisés, tel le vélo, soient considérés prioritaires sur le campus.
C'est ainsi qu'Univert-Vélo, un regroupement d'étudiants et de professionnels défendant les intérêts des cyclistes du campus, demande de rencontrer la direction du Service de sécurité et de prévention le plus rapidement possible afin de discuter des points mentionnés précédemment. En attendant cette rencontre, nous nous attendons à ce que l'application de ces nouveaux règlements contre-productifs soit suspendue jusqu'à ce que nous ayons trouvé ensemble des avenues et solutions constructives. JEAN-MICHEL ARCHAMBAULT CYR OLIVIER LALONDE FRANÇOIS GAGNON Univert-Vélo
La voie rapide Mme Claire M. Morris, présidente-directrice générale, Association des universités et collèges du Canada. M. Roch Denis, président, Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec. Je suis candidate au doctorat en science politique à l'Université Laval. Je côtoie régulièrement des étudiantes et étudiants des 1er et 2e cycles en science politique et en analyse des politiques publiques, à titre de chargée de cours et d'auxiliaire de recherche et d'enseignement. Au moment de choisir un programme de maîtrise, et même lorsqu'ils y sont déjà inscrits, ces étudiants se questionnent très sérieusement sur la valeur et la pertinence, aux yeux de leurs futurs employeurs, du diplôme qu'ils obtiendront après au moins deux années de labeur.
J'aimerais que vous m'expliquiez, Mme Morris et M. Denis, comment je peux continuer à encourager ces étudiants, surtout ceux qui cumulent une expérience de vie et de travail, à choisir un programme lié aux affaires publiques offert par une université québécoise ou canadienne, plutôt qu'un programme d'une université américaine, comme, par exemple, la maîtrise en administration publique de la John F. Kennedy School of Government, de l'Université Harvard? Comment explique-t-on à ces étudiantes et étudiants qu'il est préférable de choisir un programme nécessitant, dans la majorité des cas, une formation universitaire de 1er cycle pour laquelle il faut avoir obtenu une note globale supérieure à la moyenne, plutôt qu'un programme n'ayant aucune exigence quant à la scolarité?
Qu'il est préférable de choisir un programme de 45 crédits et s'étalant sur deux années, plutôt qu'un programme de huit crédits d'une prestigieuse université américaine et dont la durée n'est que deux semestres? La maîtrise en administration publique de l'Université de Moncton prescrit même la réussite de 60 crédits!
S'il est normal qu'une maîtrise en administration publique ne dure que deux semestres et n'impose que huit crédits, pourquoi n'offrons-nous pas ce type de formation au Québec et au Canada? Une maîtrise en administration publique, c'est une maîtrise en administration publique, non? Qui s'intéresse réellement au parcours imposé aux diplômés alors qu'ils inscrivent exactement le même titre dans leur CV?
Bien sûr, pour convaincre les étudiants, je pourrai évoquer les coûts élevés d'un programme américain, si on le compare à un programme québécois ou canadien. Cependant, plusieurs étudiants trouveront très avantageux de s'endetter davantage pour faire d'une pierre trois coups: gagner du temps et arriver plus rapidement sur le marché du travail, avoir un minimum d'exigences à rencontrer, et épater la galerie avec un diplôme d'une université américaine, tellement meilleure que nos universités québécoises et canadiennes. Au Québec, quelqu'un qui revient des États-Unis après y avoir étudié, ne serait-ce que quelques semaines, c'est la consécration!
Merci, Madame Morris, Monsieur Denis, de me rappeler la grande valeur des programmes de maîtrise liés aux affaires publiques des universités canadiennes et québécoises et de me permettre ainsi de continuer à encourager les étudiants à les choisir et, une fois qu'ils y sont inscrits, à y demeurer. Carole Beaudoin L'auteure est candidate au doctorat au Département de science politique de l'Université Laval. |