![]() RumeursEn matière d'agression sociale chez l'enfant, l'environnement pèse plus lourd que les gènes par Renée LarochelleDes fillettes qui choisissent délibérément
d'ignorer une petite fille afin de l'exclure du groupe, un garçon
qui répand de fausses rumeurs sur un autre: autant d'exemples
d'agression sociale qui sont monnaie courante dans les cours
d'école. Plus subtile que l'agression physique, mais tout
aussi blessante selon les victimes, cette attitude dépendrait
davantage de l'environnement dans lequel l'enfant grandit que
de son bagage génétique. En fait, les facteurs
génétiques pèseraient peu dans la balance
de l'agression sociale (environ 20 %), alors que le comportement
parental et l'influence des amis constitueraient des poids lourds
en la matière. L'agression sociale étant un comportement
appris, il est donc possible de la prévenir. C'est ce
que révèlent les résultats d'une étude
récente menée par une équipe de chercheurs
de l'Université Laval, de l'Université du Québec
à Montréal et de l'Université de Montréal.
Le monde des petits "Bien que l'agression physique et l'agression sociale soient différentes, la tendance à être agressif physiquement conduirait à un degré plus élevé d'agression sociale, alors que l'inverse n'est pas nécessairement vrai, souligne Ginette Dionne, qui ajoute que les gènes jouent un rôle plus important dans la tendance à avoir recours à l'agression physique. L'agression physique étant mal vue et sanctionnée dans notre société, l'enfant aura tendance, vers la fin de la petite enfance, à la remplacer par des stratégies moins risquées et plus acceptables socialement." Enfin, selon le rapport des autres enfants, garçons et filles seraient sur un pied d'égalité en matière d'agression sociale, ce qui vient contredire l'idée généralement répandue selon laquelle les filles, davantage que les garçons, seraient passées maîtres dans l'art de faire courir la rumeur ou de dénigrer autrui pour régler leurs comptes personnels et se frayer un chemin dans le monde des petits. Les enseignants perçoivent toutefois les filles comme plus agressives socialement et les garçons plus agressifs physiquement
|