
Arborescences familiales
L'arbre généalogique revu
et corrigé par des étudiants en design graphique
par Pascale Guéricolas
Pour savoir où l'on va, il faut d'abord savoir d'où
l'on vient. Nadine Ouellet, professeure de design graphique,
pense souvent à cette réflexion d'un bénévole
de la Société de généalogie lorsqu'elle
travaille avec ses étudiants sur la façon de mettre
en lumière les générations qui les précèdent
dans le cadre d'un cours sur la visualisation de l'information.
C'est elle qui, il y a trois ans, les a incités à
imaginer une présentation différente des arbres
généalogiques traditionnels en partant de leurs
propres racines. Une manière pour l'enseignante de rapprocher
les étudiants de leur propre histoire. Elle souhaitait
aussi leur montrer que des concepts visuels innovants pouvaient
simplifier la lecture de certaines données.
Les 16 et 17 septembre, l'exposition "Arborescences familiales"
présente un condensé des projets que les étudiants
ont conçu dans ce domaine au cours des dernières
années. Laissant leur imagination les guider, ils ont
aussi bien créé des affiches, des objets en carton
et en plexiglas que des plans pour raconter leur parcours familial.
La Société de généalogie de Québec
a eu vent de leur projet et découvert quelques travaux.
"J'ai été très étonnée
par leur esprit créatif, raconte Mariette Parent, la présidente
de l'organisme. J'ai constaté aussi que cette recherche
de leurs ascendants en touchait plusieurs. Mon espoir? Qu'ils
vont s'intéresser à cette recherche sur leur famille
tout au long de leur vie."
Dans un premier temps, les étudiants ont fouillé
les archives en compagnie de membres de la Société
de généalogie pour découvrir la trace laissée
par leurs parents, leurs grands-parents et leurs arrière-grands-parents
grâce aux certificats de baptême et aux actes de
mariage répertoriés. Plusieurs ont ensuite conçu
leur propre arbre généalogique en s'inspirant du
thème des liens du sang. Kim Brousseau a ainsi eu l'idée
de présenter sa famille au moyen de quatre éprouvettes
remplies d'un liquide rouge foncé. Chacune des étiquettes
des tubes met en lumière les liens entre les générations,
ainsi que le groupe sanguin des membres de la famille. L'image
du coeur, centre de la vie et des émotions, a inspiré
pour sa part Isabelle Hébert. L'étudiante a utilisé
l'image d'un véritable organe pour disposer sa famille
le long des veines cardiaques. Son ancêtre se trouve ainsi
au sommet d'un gros vaisseau qui alimente de plus petites veines,
ses enfants, et ainsi de suite jusqu'aux derniers descendants.
Une idée développée également par
Jéremy Hall avec sa main dont les vaisseaux sanguins représentent
sa parenté.
"Bien des projets sont très poétiques, constate
Nadine Ouellet, J'ai trouvé aussi très touchante
la rencontre entre les étudiants d'une vingtaine d'années
et les bénévoles de la Société de
généalogie qui ont souvent 60-70 ans, passionnés
par l'histoire des familles." Certains projets, comme celui
d'Audrey Richard, évoquent la fragilité de la vie.
Elle a imaginé les membres de sa famille à la manière
de spécimens de papillons, épinglés sous
verre dans une boîte. D'autres travaux font le lien entre
les générations. Stéphane Noël a choisi
de représenter ses ancêtres à l'aide de plaquettes
de bois à assembler comme un casse-tête, histoire
de rappeler l'importance de la forêt dans sa famille. Par
contre, le lettrage très urbain souligne que ce descendant
de bûcherons vit une réalité très
différente.
Exposition "Arborescences familiales" les 16 et 17
septembre, de 10 h à 15 h, dans le hall d'exposition des
Archives nationales du Québec, pavillon Louis-Jacques-Casault.

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