L'arbre aux gènes d'or
John Mackay et Jean Bousquet obtiennent 11,8
M$ pour identifier les marqueurs génétiques de
superépinettes
Les entreprises canadiennes en lien avec la forêt devront
se tailler une niche du côté de la qualité
si elles veulent résister aux assauts de la compétition
étrangère. Pour les chercheurs John Mackay et Jean
Bousquet, il est clair que cet objectif ne pourra être
atteint que si les forêts canadiennes produisent elles-mêmes
des arbres de qualité supérieure. Leur point de
vue a été entendu en haut lieu puisque l'équipe
que dirigent ces deux professeurs du Département des sciences
du bois et de la forêt, également membres du Centre
de recherche en biologie forestière, vient de décrocher
11,8 M$ pour mener des travaux qui permettront de sélectionner
rapidement des épinettes blanches produisant plus rapidement
du bois de meilleure qualité.
Ce financement, annoncé le 25 août, provient de
Génome Canada (5,9 M$), de Génome Québec
(3 M$) et de diverses organisations canadiennes liées
à la foresterie. "Nous voulons identifier des marqueurs
qui serviront à sélectionner des épinettes
qui possèdent des qualités intéressantes
sur le plan de la qualité du bois et de la croissance,
explique John Mackay. Présentement, il faut faire pousser
un arbre pendant plus de 20 ans avant de pouvoir se prononcer
sur ses qualités. Grâce aux marqueurs génétiques
que nous allons identifier, nous pourrons être fixés
dès la première année de vie de l'arbre."
Une partie du travail est déjà accomplie puisque
cette équipe a séquencé 15 000 gènes
de l'épinette blanche - soit environ la moitié
du génome de cette espèce - dans le cadre du projet
Arborea I, entrepris en 2002 grâce à l'appui de
Génome Canada et de Génome Québec. "Nous
avons établi qu'il y avait entre 5 et 10 gènes
qui interviennent dans la densité du bois. Pour ce qui
est de la croissance, c'est moins précis, admet John Mackay.
On parle d'au moins 10 gènes, mais ça pourrait
aller jusqu'à plusieurs centaines." Les chercheurs
tenteront d'identifier, pour chacun de ces gènes, une
série de marqueurs qui serviront d'outils de sélection.
Les arbres étudiés par les chercheurs dans le cadre
de cette étude croissent dans des plantations expérimentales
établies par le Service canadien des forêts dans
trois régions du Québec.
Pour mener à bien le projet Arborea II, les chercheurs
Mackay et Bousquet pourront compter sur l'expertise de leurs
collègues Robert Beauregard, Nancy Gélinas et Philippe
Rigault, de collaborateurs du Service canadien des forêts,
d'Agriculture Canada, du ministère des Ressources naturelles
et de la faune du Québec et de Paprican, ainsi que de
chercheurs albertains et américains.
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