Fantastique et mythologie
La chargée de cours Anique Poitras remporte
en France le prix Chronos Vacances 2004 pour son roman Isidor
Suzor
"Lorsque j'ai su que j'avais remporté le prix,
j'ai surtout ressenti de la joie", indique Anique Poitras,
chargée de cours au Département des littératures
et récipiendaire du prix Chronos Vacances 2004 pour son
roman Isidor Suzor. "Cela confirme qu'un grand nombre
des milliers d'enfants qui ont lu les ouvrages sélectionnés
ont été touchés par mon histoire."
À l'été 2004, en France, plusieurs milliers
d'enfants inscrits à des structures de loisirs éducatifs
avaient été invités à lire quatre
romans sélectionnés par la Fondation nationale
de gérontologie dans le cadre du prix Chronos Vacances.
Un de ces récits était Isidor Suzor, un
roman québécois publié en 2002 aux éditions
Dominique et compagnie. Les prix Chronos Vacances 2003 et 2004
ont été remis à Paris, le 23 avril dernier,
en présence de la vice-présidente de l'Assemblée
nationale française.
Le roman Isidor Suzor s'adresse aux lecteurs de six ans
et plus. En une quarantaine de pages, il raconte l'histoire d'un
vieux et mystérieux sculpteur qui ne sort jamais de chez
lui et qui ne veut pas être vu. Celui-ci finira cependant
par se laisser toucher par l'amitié d'une petite fille.
Ce roman fait partie d'une série de quatre récits.
Dans chacun, l'auteure aborde de manière agréable
les thèmes du fantastique et de la mythologie. "La
réalité m'intéresse dans la mesure où
elle peut se marier avec l'imaginaire, le métaphorique,
le mystérieux, le symbolique, le poétique, ce qui
échappe au moins en partie à la raison, explique
Anique Poitras. Dans cette série, chaque aventure commence
par une rumeur et se termine par une légende. Ces légendes,
je m'amuse à les créer parce qu'elles ont du sens
pour moi. Un chasseur épargne la vie d'une louve, enterre
son fusil et, à cet endroit, un arbre pousse. Ses feuilles
sont poilues et en forme de pattes de loup."
La qualité première de l'héroïne? Ses
yeux d'enfant, répond l'écrivaine. "La petite
Anique voit plein de choses qui clochent chez les adultes, notamment
leur étroitesse d'esprit, leur côté prétentieux
et cette façon qu'ils ont de regarder les tout-petits
de haut. Mon héroïne ne se gêne pas pour dire
sa façon de voir et de penser. Il y a beaucoup plus que
de la naïveté chez les enfants."
Dans ses écrits, Anique Poitras partage avec les jeunes
lecteurs des valeurs qui lui sont chères. Par exemple,
son amour de la vie, son espérance, son désir de
paix et l'importance de l'art. "Toute histoire racontée
tient un discours, ajoute-t-elle. L'art est une opération
alchimique qui permet au créateur de prendre quelque chose,
de le transformer et de le redonner au monde." Lorsqu'elle
écrit, la romancière cherche, entre autres, à
raconter une bonne histoire et à toucher le cur des lecteurs.
"On ne change pas le monde avec un roman, souligne-t-elle.
Mais si un roman aide des lecteurs à mieux vivre parce
qu'il laisse une empreinte d'espérance, des pistes de
réflexion, des nourritures spirituelles, l'écrivain,
je crois, a accompli sa mission."
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