Une synergie surmultipliée
Présentement en construction, le nouveau
pavillon qui accueillera, l'an prochain, le Centre d'optique,
photonique et laser sera une infrastructure de recherche unique
au Canada
par Yvon Larose
À l'angle de la rue de la Terrasse et de l'avenue de
la Médecine, soit à l'extrémité nord
du pavillon Alexandre-Vachon, le nouveau pavillon qui accueillera,
en juin 2006, le Centre d'optique, photonique et laser de l'Université
Laval (COPL) prend forme un peu plus chaque jour. Le chantier
de construction a démarré en novembre dernier.
L'édifice qui en sortira aura une superficie de 9 800
mètres carrés. On y fera des recherches sur la
science de l'image, les matériaux photoniques, les impulsions
laser ultra-brèves et ultra-intenses, et les communications
optiques. Sa construction a nécessité un investissement
global de 46 millions de dollars, soit 32 millions pour le bâtiment
lui-même et 14 millions pour l'acquisition de nouveaux
équipements ultramodernes. Les gouvernements du Canada
et du Québec assument à part égale 80 %
des 41 premiers millions et des partenaires privés financent
les 20 % restants. Le Québec assume en outre la construction
des bureaux pour un montant de cinq millions. Le nouveau pavillon
aura à peu près la hauteur du pavillon Alexandre-Vachon.
"Le bâtiment, dont le nom provisoire est Pavillon
d'optique-photonique, sera une infrastructure vouée exclusivement
à la recherche et les laboratoires occuperont les deux
tiers de sa superficie, explique Réal Vallée, directeur
du COPL et professeur au Département de physique, de génie
physique et d'optique. Il permettra de regrouper en un seul lieu
les chercheurs et les équipements du COPL. L'objectif
visé est une meilleure synergie. Ce projet constitue une
étape importante dans la mise sur pied d'une École
supérieure d'optique-photonique à l'Université
Laval."
Vibrations et poussières
Selon Réal Vallée, le Pavillon d'optique-photonique
n'aura rien de standard. "Et il aura nécessité
énormément de travail de design pour faire en sorte
de soustraire les laboratoires aux vibrations et à la
poussière", ajoute-t-il. La structure reposera sur
le roc, à plusieurs mètres sous le niveau du sol.
Des contreforts renforceront les fondations pour donner un maximum
de stabilité à l'ensemble. Les planchers des laboratoires,
faits de dalles gaufrées et non de dalles pleines, seront
à l'épreuve des vibrations.
Unique en son genre au Canada et possiblement au monde, le pavillon
disposera de puissantes machines assurant la ventilation optimale
des laboratoires. "Les labos seront du type "salle
blanche", précise Réal Vallée. Cela
implique un changement d'air régulier pour le contrôle
de la température, de l'humidité et surtout de
la poussière à l'aide de filtres." Des sas
donneront accès aux laboratoires et l'accès à
ceux-ci se fera à l'aide d'une carte magnétique.
Les laboratoires auront trois niveaux de propreté relativement
à la poussière. Au niveau le plus faible, le port
d'un sarrau sera suffisant. Mais pour pénétrer
dans un laboratoire du niveau le plus élevé, la
personne devra passer sous un jet d'air qui absorbera la moindre
particule de poussière qui se trouvera sur elle.
Des fibres optiques de nouvelle génération
Le nouvel édifice sera doté d'une infrastructure
de fabrication de fibres optiques spéciales. Cette infrastructure
sera composée d'un système MCVD pour la fabrication
de préformes, et de deux tours d'étirement. Ces
tours, hautes de près de 12 mètres, permettront
aux chercheurs de conduire des projets de recherche d'avant-garde
dans le développement de fibres optiques de nouvelle génération
dédiées notamment aux applications biomédicales
(capteurs à fins endoscopiques, imagerie médicale,
etc.). Ces travaux seront menés en collaboration avec
des chercheurs d'autres universités ainsi qu'avec des
partenaires commerciaux comme l'Institut national d'optique (INO).
"La fibre optique sera notre marque de commerce, souligne
Réal Vallée. Nous serons le seul centre de recherche
universitaire au Canada à en fabriquer pour la recherche."
Selon lui, le partenariat qui lie le COPL à l'INO représente
une force majeure en termes de recherche, de développement
et de commercialisation de la fibre optique. "Une telle
concentration d'experts en ce domaine est unique en Amérique
du Nord", affirme-t-il.
Le COPL est le plus important centre universitaire de recherche
de pointe en optique-photonique au Canada. Il regroupe 20 professeurs
de diverses disciplines, plus de 15 chercheurs et stagiaires
postdoctoraux et quelque 160 étudiants de niveaux maîtrise
et doctorat.
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