Un devoir de mémoire
La Division des archives répond chaque
année à quelque 5 000 demandes
par Yvon Larose
Les chiffres sont impressionnants. Chaque année, le
personnel de la Division des archives de l'Université
Laval accueille quelque 3 300 étudiants, enseignants ou
citoyens venus consulter qui un document d'archives, qui une
thèse de doctorat, qui un livre rare. Les employés
répondent également à plus de 550 demandes
par courriel, téléphone ou courrier. Cet achalandage
se traduit par environ 4 000 reproductions de documents par an,
allant de la photocopie à la photo numérisée,
en passant par la reproduction sur cédérom ou sur
mini-vidéodisque. Mais les tâches de la quinzaine
d'employés polyvalents de la Division ne s'arrêtent
pas là. Ceux-ci répondent annuellement à
plus de 1 200 demandes pour des documents administratifs appartenant
aux diverses unités de l'Université et conservés
pour des raisons légales, financières ou historiques
dans près de 16 000 boîtes. La Division intervient
aussi à plus de 660 reprises par an dans les unités
à titre de conseil, de formateur ou pour la mise à
jour des outils de gestion documentaire.
"Nous avons deux missions, indique Guy Dinel, adjoint au
secrétaire général et chef de la Division
des archives. Nous aidons l'enseignement et la recherche avec
des documents uniques et nous aidons les administrateurs de l'Université
à mieux gérer leurs documents. Tenant compte de
la vocation particulière d'un service d'archives universitaires,
nous voulons que tout notre matériel soit utilisé.
Pour cela, nous mettons moins l'accent sur la conservation et
davantage sur la diffusion. En filigrane, nous avons un rôle
de soutien à l'histoire de l'Université. En ce
sens, nous poursuivons la mise sur pied d'expositions virtuelles
destinées, entre autres, aux nouveaux enseignants et aux
nouveaux étudiants, et accessibles par la page d'accueil
de notre site Web (www.archives.ulaval.ca/).
L'exposition "L'Université Laval au fil du temps",
par exemple, vise à développer le sentiment d'appartenance
à l'Université. Enfin, nous amorçons, au
sein d'un groupe de travail du secrétariat général,
les travaux sur la problématique très large de
la gestion des documents numériques. À l'avenir,
une bonne partie des archives sera numérique."
Informer et témoigner
La Division des archives gère le plus grand nombre
de fonds et collections de nature privée au Québec,
soit 418. Seules les Archives nationales du Québec en
ont davantage. Les fonds du musicien François Morel, du
sociologue Jean-Charles Falardeau et de l'ethnologue Jean Duberger
comptent parmi les acquisitions récentes de la Division.
À cela il faut ajouter les quelque 1 500 fonds et collections
des réputées Archives de folklore et d'ethnologie
dont la création remonte à 1944. Ces archives sont
constituées surtout d'enregistrements sonores (plus de
5 000 heures) et touchent la culture des francophones d'Amérique
du Nord. Quant à la collection des thèses de doctorat,
elle comprend environ 24 000 volumes. Celle des livres rares
représente quelque 32 000 volumes. La Division conserve
aussi les imprimés de livres et de journaux produits sur
le campus. "Et nous avons comme objectif de récupérer
les fonds des associations étudiantes et des syndicats
de l'Université, ajoute Guy Dinel. Nous l'avons fait en
début d'année avec le fonds du Syndicat des chargées
et chargés de cours."
La Division a développé plusieurs bases de données
pour la recherche et la consultation en salle seulement. Toutefois,
il est possible pour un internaute d'effectuer des recherches
dans les fonds d'archives privées et dans certains des
fonds institutionnels grâce au microsite http://site.rdaq.qc.ca/ArchivesUniversiteLaval.
Ce site décrit sommairement chacun des fonds. On y trouve,
entre autres, celui d'Adrien Pouliot. Pionnier de l'enseignement
des sciences au Québec et professeur émérite
à l'Université Laval, Adrien Pouliot a notamment
cédé à la Division près de 13 mètres
de documents textuels ainsi qu'une centaine de photographies.
La notice biographique mentionne qu'il a commencé à
enseigner à temps plein à l'École de chimie
de l'Université Laval en 1922. Un autre microsite, http://site.rdaq.qc.ca/Archivesdefolklore,
permet des recherches sommaires dans les fonds de folklore et
d'ethnologie. L'un de ces fonds est la collection Rosalie Caron.
Cette dame aurait résidé dans le comté de
Rivière-du-Loup au début du 20e siècle.
Son chansonnier contient 23 chansons, dont "Lettre d'un
soldat canadien", "C'est lui que mon coeur a choisi"
et "Le Titanic".
"Donnons à Laval!"
Une des expositions virtuelles réalisées par
la Division a pour titre: "L'Université Laval, alma
mater de célébrités nationales".
Parmi les 62 personnalités retenues se trouvent le poète
Gilles Vigneault, l'ex-juge de la Cour suprême du Canada
Claire L'Heureux-Dubé et le sociologue Fernand Dumont.
L'exposition comprend une vidéo datant de 1948. Le sujet
est une campagne de financement de 10 millions de dollars pour
l'Université Laval. "Aujourd'hui, dit le narrateur,
cette université étouffe dans le vieux quartier
de Québec. Elle ne peut suffire aux besoins de l'heure.
Construite pour quelques centaines d'étudiants, elle en
reçoit présentement plus de 3 000. Laval doit s'étendre.
Il faut construire une cité universitaire. Il faut 10
millions de dollars. Donnons à Laval!"
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