Promesses du projet l'École éloignée
en réseau
par Renée Larochelle
Lorsque l'école du village ferme ses portes, c'est
l'âme même de la communauté qui s'envole.
Les jeunes adultes qui auraient voulu y élever leur famille
quittent l'endroit et s'en vont en ville. D'autres parents décrochent
bien avant, simplement parce qu'ils estiment que l'éducation
offerte à leurs enfants n'est pas d'aussi bonne qualité
que celle qu'on trouve en milieu urbain.
Et s'il existait un moyen pour que la petite école de
village reprenne ses lettres de noblesse et assure des services
éducatifs d'aussi bonne qualité qu'en milieu urbain?
C'est de ce questionnement qu'est né le projet École
éloignée en réseau (ÉÉR),
dont l'initiative revient au ministère de l'Éducation
du Québec et au Centre francophone de recherche d'informatisation
des organisations (CEFRIO). Une quarantaine d'écoles faisant
partie de trois commissions scolaires (Portneuf, Cantons-de-l'Est,
Baie-James) ont été associées à ce
projet-pilote lancé en 2002.
La principale chercheuse de ce projet, Thérèse
Laferrière, est professeure au Département d'études
sur l'enseignement et l'apprentissage à la Faculté
des sciences de l'éducation. "Par une approche conjuguant
technologie et pédagogie, le projet a permis d'expérimenter,
dans trois milieux scolaires éloignés, la mise
en réseau de classes, d'enseignants et d'élèves,
explique-t-elle. Au moyen de technologies de l'information comme
la vidéoconférence sur Internet et les forums électroniques,
des élèves ont pu interagir avec d'autres élèves
situés dans des classes d'autres écoles et ainsi
vivre des situations d'apprentissage."
Selon Thérèse Laferrière, la mise en réseau
offre beaucoup de possibilités pour la réalisation
d'activités scolaires, que ce soit en sciences, en géographie,
en histoire, en mathématiques, en français ou en
anglais, le tout branché sur le monde, en quelque sorte.
Les élèves peuvent aussi transmettre des informations,
partager des connaissances avec les élèves d'autres
écoles, rôle traditionnellement dévolu à
l'enseignant. Sans compter un échange de connaissances
très stimulant entre élèves et enseignants.
"Pour les parents, le projet est vu comme un moyen permettant
à leurs enfants de s'ouvrir davantage sur le monde, d'entrer
en contact avec d'autres jeunes et de briser leur isolement",
constate la chercheuse qui rappelle toutefois que certaines conditions
sont incontournables pour la réussite d'un projet de ce
type. "L'une de ces conditions est que le directeur ou la
directrice de l'école soit porteur du projet et qu'il
soutienne les gens concernés. En somme qu'il réponde:
"présent"."
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