Rendez-vous à Florence La troupe Côté Cour présente La mandragore de Jean-Pierre Ronfard La troupe Côté Cour de la Faculté de droit hâte la venue de la belle saison cette année en présentant une pièce à saveur printanière et pleine de vie. La mandragore de Jean-Pierre Ronfard prendra l'affiche les 27, 28 et 29 janvier à 20 h à l'amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. "C'est l'histoire de la vie, finalement!", résume avec enthousiasme la metteure en scène Karine Côté. Librement adaptée de la pièce de Nicolas Machiavel écrite au 16e siècle, La mandragore plante son décor à Florence, à l'époque de la Renaissance. Un libertin, Callimaco, séduit par la vision de Lucrezia, une jeune femme mariée à Nicia, un astronome et géomètre de la Cour, cherche un moyen pour faire céder la vertueuse. Comment? Tout simplement en prenant prétexte du désir d'enfant de ce couple, car aucun héritier n'a vu le jour depuis le début de leur union sept ans auparavant. Avec l'aide d'un complice, l'amoureux transi se transforme donc en docte médecin vantant les mérites d'une plante, la mandragore, comme stimulant à la fertilité féminine.
Écrite dans un style truculent, cette comédie laisse toute la place au jeu des onze comédiens qui ont bien apprécié cette récréation dans leur session de droit très chargée. "Cela fait du bien de pouvoir rire et d'avoir un passe-temps en dehors des études", souligne Émilie Duchesne, étudiante en troisième année. La directrice adjointe de la troupe incarne la bonne frivole de Lucrezia, qui aimerait bien que sa maîtresse abandonne sa pudibonderie coutumière. De son côté, la mère de l'héroïne semble une veuve aux murs assez légères malgré ses apparences très nobles. "Au fond, à travers la libération sexuelle de Lucrezia, on assiste à la libération politique de la ville de Florence de cette époque, remarque la metteure en scène, il ne faut donc pas voir la pièce comme une comédie se limitant à des propos frivoles sur le sexe."
La richesse du texte a également emballé les comédiens car l'auteur, Jean-Pierre Ronfard, y multiplie les anachronismes, mélangeant avec allégresse les références locales au pèlerinage de Sainte-Anne de Beaupré avec des mots de joual ou des allusions contemporaines. La mise en scène accentue encore ce voyage entre plusieurs époques grâce à l'utilisation de musique de la Renaissance mais aussi de succès américains chantés en italien. Tout cela donne une comédie enlevée, où les acteurs en costumes d'époque grossissent volontiers le trait. À l'image finalement du héros Callimaco incarné par Richard-Alexandre Grenier. "C'est un séducteur, un personnage qui fait tout trop intensément, explique l'étudiant en troisième année de droit. Il accentue ses émotions, parfois jusqu'à la caricature sans pour autant tomber dans le grotesque." Bref, une comédie enlevée pour partir l'année du bon pied.
Les billets sont en prévente à l'Animation socioculturelle, local 2344, pavillon Alphonse-Desjardins, ou en appelant au 656-2765, au coût de 10 $ et de 12 $ les soirs de représentation à la porte. | |