Justice et citoyenneté pour quels peuples
et quelles nations?
Le mercredi 26 janvier, à 14 h, dans le local 4 de
la cinémathèque du pavillon Jean-Charles-Bonenfant,
se déroulera une table ronde sur la question "Justice
et citoyenneté pour quels peuples et quelles nations?".
Pour l'occasion, Diane Lamoureux, professeure au Département
de science politique, animera la discussion à laquelle
participeront Gilles Bibeau, du Département d'anthropologie
de l'Université de Montréal, Jean-Guy Goulet, de
la Faculté des sciences humaines de l'Université
d'Ottawa, et Denis Gagnon, de la Chaire de recherche du Canada
sur l'identité métisse au Collège universitaire
de Saint-Boniface.
L'anthropologie contemporaine doit plus que jamais réfléchir
et se positionner relativement aux quêtes de justice des
peuples et groupes avec lesquels elle est en relation. Quoique
l'anthropologie ait intégré assez récemment
la question de la justice à son domaine de recherche,
les significations que les anthropologues lui accordent sont
sans doute aussi variables que celles que lui confèrent
les divers peuples de la planète.
On peut se demander ce que signifie véritablement cette
notion de justice sociale maintenant pour l'anthropologie dans
un monde marqué par la croissance des inégalités,
la violation des droits humains, la violence structurelle et
la marginalisation d'un nombre toujours croissant d'individus.
On peut aussi se demander ce qu'il advient des revendications
des peuples pour qui les questions de nation, de territoire,
de citoyenneté sont fort différentes et ne représentent
pas nécessairement, même à l'intérieur
de l'espace canadien et québécois, un idéal
de justice et a fortiori de justice sociale.
Et au Canada?
Parmi l'ensemble des nations, le Canada s'est placé
à l'avant-scène de la défense d'une meilleure
justice sociale pour tous, en intégrant entre autres la
Charte des droits et libertés à la Constitution
canadienne. Grâce à sa tradition pacifique, le Canada
donne l'image d'un pays qui défend la paix et la sécurité,
qui respecte le droit humanitaire, accueille les réfugiés
et est relativement ouvert aux flux migratoires internationaux.
Récemment, il a assoupli certaines de ses lois afin de
proposer des voies de réparation et de meilleures garanties
aux Premières Nations et aux Métis, bien qu'un
chemin énorme reste à parcourir.
Le Canada, au-delà de sa performance en ce qui concerne
les droits humains, reste aux prises avec ceux qui représentent
l'ombre de la nation canadienne, c'est-à-dire tous les
groupes marginalisés en raison de leur statut de pseudo-citoyens
(autochtones et métis) ou de non-citoyens (réfugiés,
immigrants, demandeurs de statut). Comment penser le droit et
la citoyenneté pour ces groupes révélateurs
des vrais enjeux de la justice sociale dans le Canada et le Québec
d'aujourd'hui? Comment l'anthropologie, à partir de sa
tradition, de ses développements théoriques actuels
mais aussi des apports des ontologies diverses qui la défient
contribue-t-elle à éclairer cette question?
Cette table ronde sera suivie, à 17 h, du lancement de
l'édition électronique de la revue Anthropologie
et Sociétés au Salon des nouveautés
de la Bibliothèque des sciences humaines, local 1361).
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