
Le courrier
Les Jeunes libéraux ne représentent plus
les étudiants du Québec
En refusant de se lever debout et de tenir tête à
leur chef, les Jeunes libéraux du Québec auront
donné le feu vert à l'hypothèque toujours
plus grandissante d'une génération qu'ils étaient
supposés représenter. L'Association des militants
de l'Action démocratique de l'Université Laval
(AMADUL) s'insurge contre cet état de fait.
Ni les jeunes libéraux, ni leur président, M. Simon
Bégin, n'auront eu le courage de leur position. M. Bégin
aura joué à l'autruche au grand désarroi
de tous les étudiants du Québec, en particulier
ceux de l'Université Laval. En effet, non seulement les
jeunes d'aujourd'hui auront à payer la facture des abus
des gouvernements antérieurs mais, en plus, ils devront
sombrer dans les abîmes du surendettement avant même
d'avoir pu contribuer à l'effort collectif de la société
québécoise.
La solution libérale ne peut être qualifiée
que de radine. Ce n'est pas le gouvernement qui prête aux
étudiants, ce sont les banques et les caisses sur recommandation
du gouvernement. Ce dernier ne fait que payer des intérêts
pendant la durée des études. Après, l'étudiant
devra se débrouiller avec son institution financière.
Le gouvernement libéral participe donc à l'enrichissement
des banques et des caisses, déjà bien nanties.
L'ADQ a toujours été farouchement opposée
aux coupures de 103 millions de dollars dans l'aide financière
aux étudiants. Notre parti a d'ailleurs voté, l'an
dernier, une résolution pour garder le niveau d'attribution
des prêts et bourses de 2003. Cette position avait fait
consensus entre les trois ailes jeunesses des partis politiques
et des associations étudiantes jusqu'à vendredi
dernier, puisque les jeunes du PLQ ont laissé tomber le
front commun étudiant.
Notons également que la promesse libérale d'un
éventuel "investissement massif" dans l'aide
financière aux études sont des mots qui ne veulent
rien dire, car elle n'a rien d'un engagement ferme. Enfin, le
ministre de l'Éducation, M. Pierre Reid, a promis une
révision complète du système des prêts
et bourses. Contrairement aux jeunes libéraux qui s'en
réjouissent, nous devrions plutôt nous en inquiéter.
Chaque fois qu'une révision complète a été
faite, elle ne s'est résumée qu'en cinglantes coupures.
En résumé, il y a deux types de présidents
d'aile jeunesse de parti politique. Les premiers préfèrent
abandonner toute conviction et se taire pour mieux se fondre
dans l'anonymat de leur parti. Les autres ont le courage de défendre
leurs positions et, devant la fermeture d'esprit de leur parti,
en fondent un nouveau.
ÉTIENNE MASSÉ
Président de l'Association des militants de l'Action démocratique
de l'Université Laval
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