
Le courrier La grève du RTC, un facteur de stress Dans un communiqué de presse publié par le Conseil des services essentiels le 22 octobre dernier, il est mentionné qu'il est nécessaire d'"assurer la protection de la santé ou de la sécurité de la population de Québec". Par définition, la santé inclut la santé mentale et psychologique, c'est-à-dire l'"état psychique des membres d'un groupe social; état de bien-être dans une société" (Petit Robert). Comme la santé mentale est en grande partie tributaire du taux de stress vécu par les individus, il est important de considérer ce facteur qui est fortement corrélé avec les conséquences évidentes ou potentielles de la grève du RTC. Pour cette raison, voici une courte description des différents stress pouvant être occasionnés par les difficultés de transport.
Le stress occasionné par les problèmes financiers: considérant que les usagers du RTC sont en majorité soit des "écolos" (bravo!), soit des faibles salariés et que certains d'entre eux n'ont d'autre choix que de prendre le taxi, il est évident que ces derniers souffriront de l'anxiété provoquée par le manque de ressources financières, lui-même dû aux dépenses engagées par l'obligation d'assumer ses responsabilité en tant que citoyens, en l'occurrence le travail.
Le stress occasionné par le manque de temps: dans le meilleur des cas, certains étudiants et travailleurs peuvent tout de même se rendre à destination sans frais additionnels. Par contre, les usagers perdront de toute évidence de une à deux heures supplémentaires par jour durant leurs déplacements puisqu'ils doivent prendre les métrobus plutôt que les services express. De plus, ce n'est pas tout le monde qui peut utiliser son temps de déplacement à lire, étudier ou faire tout autre travail intellectuel.
Les travailleurs à horaires irréguliers n'échappent pas bien sûr à ces problèmes. Tous les usagers commençant à travailler de 11 h à 15 h et finissant de 10 h à 14 h doivent soit attendre l'autobus de une à cinq heures, soit prendre l'autobus à l'heure de pointe le matin et attendre leur heure d'entrée au travail pendant la même période temps. Et il n'y a pas un million de façons d'occuper son temps lorsqu'on attend dans un endroit public. La gestion du temps et l'adaptation nous permettent de vivre, mais il y a toujours bien des limites.
Le stress occasionné par l'espace restreint dans les autobus: même en temps normal, il n'est pas rare que les autobus n'arrêtent pas aux arrêts puisque ces derniers sont déjà bondés et qu'il soit impossible de faire entrer une personne supplémentaire. En temps de grève, les usagers du RTC seront encore plus nombreux, car leur nombre sera concentré en seulement trois heures de service. Dans ce cas, combien d'autobus passeront tout droit avant d'avoir la possibilité de prendre une dizaine de personnes? Deuxièmement, les citoyens comprennent que le fait d'être debout dans les autobus multiplie le nombre de personnes pouvant entrer dans un seul autobus. Mais dans les autobus bondés, les usagers ont de la difficulté à voir à l'extérieur (et donc à sortir au bon endroit) et sont continuellement bousculés par les déplacements des uns et des autres. En temps de grève, les usagers seront plus comparables à des cochons entassés dans une porcherie qu'à des citoyens dans un transport en commun. IZABEL SAMSON Étudiante au premier cycle |