
Vers une Vallée de la plasturgie
Le programme de plasturgie est un élément
clé du développement de ce secteur industriel dans
l'axe Québec-Appalaches
Dans le domaine des plastiques, l'axe Québec-Appalaches
pourrait devenir ici ce que la Silicon Valley est à la
Californie. Ce concept de "Vallée de la plasturgie",
lancé plus tôt cette année par des représentants
régionaux de l'industrie des plastiques, réserve
une position clé à l'Université Laval en
raison de ses programmes de formation. "Nous offrons le
seul programme de premier cycle en plasturgie au Canada",
souligne Ann Bourassa, coordonnatrice du programme.
Ce jeune programme, qui a vu le jour à l'automne 2000,
est venu compléter les formations secondaire et collégiale
qui étaient déjà offertes à Saint-Damien,
Saint-Joseph-de-Beauce et à Thetford Mines. Les nombreuses
entreprises de plasturgie installées dans l'axe Québec-Appalaches
peuvent désormais espérer profiter d'une main-d'oeuvre
qualifiée pour toutes les étapes de la production.
"Le concept de Vallée de la plasturgie Québec-Appalaches
devrait favoriser le rapprochement de tous les partenaires, ce
qui nous permettra de répondre de façon regroupée
à la demande internationale en plasturgie", estime
Ann Bourassa.
Le nerf de la guerre
Le programme de certificat en plasturgie comptera bientôt
40 diplômés, auxquels s'ajoutent quelque 60 étudiants
en génie qui ont opté pour la concentration plasturgie.
Ce petit groupe constitue un bataillon hautement stratégique
pour l'industrie québécoise de la plasturgie. En
fait, la formation de tels spécialistes était à
ce point cruciale qu'en 1999 les entreprises de ce secteur n'ont
pas hésité à verser un million de dollars
dans un fonds spécial, géré par la Fondation de l'Université. Grâce à cette somme,
un groupe de la Faculté des sciences et de génie,
dirigé par le professeur Mosto Bousmina, a monté
le premier programme de premier cycle universitaire en plasturgie
au pays.
Les spécialistes en plasturgie formés par l'Université
viennent combler une partie des besoins des quelque 600 entreprises
québécoises (30 000 employés, chiffre d'affaires
de 3,6 milliards de dollars par année) qui oeuvrent en
transformation des plastiques. Sans main-d'oeuvre qualifiée,
ces entreprises risquent d'être cantonnées dans
le rôle de sous-traitants vendant des heures-machine à
des clients plutôt qu'à celui d'innovateurs qui
tiennent les rênes de leur destinée.
Du certificat au doctorat
Le programme de certificat en génie de la plasturgie,
dispensé à Québec et à Montréal
depuis septembre 2000 et à Magog depuis janvier 2003,
s'adresse à diverses clientèles, dont les personnes
déjà à l'emploi d'entreprises du plastique.
Le Collège de la région de l'Amiante, l'Université
McGill, l'École des métiers du sud-ouest de Montréal
et l'Institut des matériaux industriels (CNRC) collaborent
à la formation des étudiants. Quant à la
concentration plasturgie, elle est offerte depuis 2001 aux étudiants
des programmes de génie chimique, de génie mécanique
ainsi que de génie des matériaux et de la métallurgie
qui désirent acquérir une formation d'appoint dans
ce domaine. Un comité chargé d'étudier la
pertinence de créer un baccalauréat complet en
plasturgie se mettra au travail au cours des prochains mois,
confirme Ann Bourassa.
Le financement de cinq ans mis de l'avant par les entreprises
de la plasturgie prendra fin en 2004 et des discussions pour
reconduire l'entente commenceront sous peu. "Les industriels
sont satisfaits des résultats et le taux de placement
de nos finissants atteint presque 100 %, résume Ann Bourassa.
Nous sommes donc très confiants pour la suite du programme."
Signalons qu'aux cycles supérieurs, les étudiants
intéressés par la recherche en plasturgie peuvent
se tourner depuis plusieurs années vers le Centre de recherche
en sciences et ingénierie des macromolécules de
la Faculté des sciences et de génie. Ce regroupement
de chercheurs consacre une bonne partie de ses travaux à
l'étude des matières plastiques.
JEAN HAMANN
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