
Dix semaines de création
Bilan positif de l'an 2 de l'École internationale
d'été de Percé
Dans un décor unique et grandiose, l'École internationale
d'été de Percé en arts visuels et en architecture
de l'Université Laval a donné cette année
quatre cours intensifs à la villa Frederick-James, soit
trois en arts visuels et un en architecture.
Du 12 mai au 21 juin, dix étudiantes et étudiants
du baccalauréat en architecture ont suivi un atelier d'architecture
intensif de six crédits donné conjointement par
Pierre Larochelle, professeur associé de l'École
d'architecture, et par l'architecte Marie-Chantal Croft. Le cours
"Paysages et bâtis gaspésiens", créé
pour l'occasion par Pierre Larochelle, s'adressait à des
étudiantes et des étudiants ayant complété
les deux premières années de leur bac. Dans un
premier temps, les participants ont effectué une analyse
morphologique de 175 maisons anciennes édifiées
sur 75 kilomètres de littoral. "Cette analyse, indique
Pierre Larochelle, a fait la preuve que, sur le plan des coûts
de construction, d'entretien et de chauffage, l'enveloppe des
plus typiques de ces maisons vernaculaires présente, pour
une surface habitable identique, une configuration plus écologique
et plus économique que celle des modèles de maisons
les plus récurrents d'aujourd'hui."
En guise de travaux pratiques, les étudiants ont élaboré
cinq projets de développement intégré. Ils
ont fait cela en collaboration avec divers intervenants locaux
intéressés au développement de cinq sites
distincts, notamment des projets de villégiature et l'aménagement
d'un quartier résidentiel. Selon Pierre Larochelle, les
maquettes et dessins, présentés à la fin
du cours dans la municipalité de Maria, ont été
très bien accueillis, bien qu'ils aient causé des
surprises. "Dans certains cas, explique-t-il, les promoteurs
privés envisageaient un développement semblable
à celui d'une banlieue classique. Or, dans leurs projets,
les étudiants appliquaient, entre autres, les principes
du développement durable et les conclusions des recherches
américaines récentes en matière de protection
des paysages ruraux. Une des propositions visait à concentrer
le développement sur une partie du terrain afin de préserver
le reste."
Des participants productifs
Les trois ateliers/séminaires sur la notion de lieu,
l'aquarelle de voyage et le dessin-croquis se sont déroulés
entre le 14 juillet et le 9 août. Ils ont attiré
une quarantaine de personnes. "Les participants avaient
pour la plupart de bonnes ou de très bonnes aptitudes
pour la pochade et l'aquarelle", souligne l'artiste et auteur
Michael Kluckner, responsable du cours d'aquarelle de voyage,
un des deux cours ouverts au public adulte. "Ils ont surtout
travaillé à l'extérieur et chacun était
véritablement inspiré par le rocher Percé,
les vues sur le village et par la mer. Leur engagement était
total."
Michael Kluckner a été stupéfait du volume
de travail accompli. "Ils commençaient leur journée
dès qu'ils pouvaient entrer dans le studio, à 8
h 30 du matin, et ils travaillaient parfois jusqu'à 18
h", explique-t-il. Sur la fin de l'après-midi, les
participants montraient leur travail du jour. Ils parlaient de
ce qui avait bien fonctionné ou non. L'enseignant, lui,
y allait de ses commentaires et critiques. "La plupart,
dit-il, ont appris certaines habiletés techniques dans
l'utilisation de l'aquarelle et ils ont adapté ces techniques
à leur style artistique propre ainsi qu'à leur
vision personnelle."
Claude Dubé, doyen de la Faculté d'aménagement,
d'architecture et des arts visuels, dresse un bilan très
positif de l'an II de l'École d'été de Percé.
"En un an, indique-t-il, nous sommes passés de deux
à dix semaines de cours. Et nous testons de nouvelles
approches. Par exemple, les cours ouverts à un public
adulte, un essai qui s'est avéré très positif.
D'ici quelques années, nous prévoyons être
présents tout l'été à Percé."
YVON LAROSE
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