
Dans les pas de Marie Sirois
Les femmes représentent maintenant 60 % des personnes
diplômées
Lors de la cérémonie de collation des grades
qui se déroulait le 15 juin, le recteur Michel Pigeon
a remis officiellement à Hélène Boivin le
diplôme de sa grand-mère Marie Sirois, qui fut la
première femme diplômée de l'Université
Laval. Bien que cette dernière ait été reçue
avec éloges au certificat d'études littéraires,
son diplôme lui fut remis en catimini en mai 1904. Le recteur
Michel Pigeon, qui a d'ailleurs nommé trois femmes vice-rectrices
dans la nouvelle équipe de direction, tient à ce
que la place des femmes soit désormais reconnue. Elles
sont cette année 60 % (4 973) à célébrer
l'obtention de leur diplôme universitaire.
En 2002-2003, si elles représentent 61 % (3 900) des personnes
qui reçoivent un diplôme de premier cycle, les femmes
sont 58 % (989) à en obtenir un de deuxième cycle
et tout juste 36 % (84) à se voir décerner un diplôme
de troisième cycle. Certains programmes les attirent depuis
toujours comme les sciences infirmières, où elles
sont actuellement 89 %, et les sciences de l'éducation
(77 %). D'autres secteurs, autrefois masculins, ont connu un
revirement important. En médecine, elles sont désormais
68 %, tout comme en pharmacie ainsi qu'en aménagement,
architecture et arts visuels. En sciences de l'administration,
elles représentent 56 % des diplômés. Il
y a encore des domaines qui demeurent masculins: les femmes ne
sont que 31 % en foresterie et géomatique, et 32 % en
sciences et génie. Pour promouvoir la présence
des femmes à l'Université, des bourses leur sont
offertes dans plusieurs secteurs.
Au sein de l'Université Laval, diverses structures ont
été mises en place pour se pencher sur la condition
des femmes. On y retrouve notamment la Chaire CRSNG/Alcan, qui
travaille à promouvoir la participation des femmes en
sciences et en génie, la Chaire d'étude Claire-Bonenfant
sur la condition des femmes, le Groupe de recherche multidisciplinaire
féministe (GREMF), et le Centre de recherche interdisciplinaire
sur la violence familiale et la violence faite aux femmes (CRI
VIFF).
Pour réfléchir sur la condition féminine,
le GREMF organise d'ailleurs, du 16 au 20 juin, une Université
féministe d'été, sur le thème "Rapports
entre les sexes et les générations". Les questions
suivantes y auront été abordées lors d'ateliers
et de conférences: science, conscience et action; corps
et liberté sexuelle; mixité et égalité
en éducation; la famille dans tous ses états; mots
et images - construction des discours et des identités
de sexes; au-delà de la valeur économique du travail;
regards sur la violence; les femmes en dehors du politique; l'art
comme voie/voix du changement; échanges Nord-Sud. Depuis
1904, Marie Sirois a su générer bien des émules.
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