
Telle mère, telle fille
L'occasion était trop rare, voire exceptionnelle dans
les annales de l'Université, pour qu'on ne la mentionne
pas au passage. Imaginez! Une mère, Bernadette Ngo Nkouth,
et sa fille, Adèle-Liliane Ngo Mben Nkkoth, ont reçu
chacune, lors de la seconde fin de semaine consacrée aux
cérémonies de collation de grades, les 14 et 15
juin, leur diplôme de fin de cycle d'études.
Âgée de 47 ans, madame Ngo Nkouth a revêtu
l'épitoge destinée aux nouveaux et aux nouvelles
titulaires d'un Ph.D., le samedi 14 juin en après-midi,
pour sa thèse de doctorat en service social, intitulée
"Description et analyse des pratiques de groupe avec les
femmes dans le réseau des affaires sociales au Cameroun
francophone", réalisée sous la direction de
Jocelyn Lindsay. Le lendemain en matinée, c'était
au tour d'Adèle-Liliane, une belle grande jeune femme
de 25 ans, de se voir accorder le titre de Maître ès
arts (M.A.) en administration et politiques scolaires pour son
mémoire portant sur "La disponibilité des
matériels et des équipements scolaires et son incidence
sur le rendement scolaire des élèves dans les systèmes
scolaires de l'Afrique francophone subsaharienne".
"C'est très émouvant, de commenter Bernadette
Ngo Nkouth. Ce l'est doublement. Comme étudiante, j'étais
très heureuse d'arriver au bout de mon rêve. Et
là comme parent, c'est une réalisation. C'est le
rêve de tout parent de voir que son enfant a réussi,
qu'il est prêt à voler de ses propres ailes. C'est
comme un soulagement. J'ai l'impression d'avoir accompli mon
travail de parent, mes responsabilités de mère."
Et de témoigner sa fille, étreinte par une semblable
émotion puisant dans leur fierté mutuelle: "Je
ne pensais vraiment pas qu'un jour j'obtiendrais mon diplôme
en même temps que ma mère, car ce n'est généralement
pas la norme en Afrique." Et ajoutons: de même qu'au
Québec et au Canada. Toutes deux sont arrivées
au Québec, pour s'y installer par après, le 24
août 1992, en provenance de Yaoundé, la capitale
fédérale du Cameroun.
GABRIEL CÔTÉ
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