Le couronnement des efforts accomplis
Les sept cérémonies de collation des grades
ont attiré plus de 10 000 personnes au PEPS, les 7, 8,
14 et 15 juin
Juin ramène chaque année, dans son cortège
d'événements et dans les parages de la Cité,
le solstice tant attendu des célébrations entourant
la réussite universitaire. Ils sont encore venus par milliers,
cette année, de tous horizons disciplinaires et domiciliaires,
emplis d'enthousiasme à l'idée de se mêler
à la grande réunion familiale du PEPS. Les cérémonies
de collation des grades, puisqu'il faut les appeler par leur
nom, ont suscité en deux fins de semaine consécutives,
les 7, 8, 14 et 15 juin, la participation de plus de 3 000 finissantes
et finissants, accompagnés de parents, conjoints, enfants
ou amis, c'est-à-dire quelque 10 000 personnes, si l'on
inclut en plus professeurs, professeures et invités spéciaux.
Un moment heureux
Célébration du couronnement des efforts accomplis
apposant son sceau sur le parchemin de la diplomation au baccalauréat,
à la maîtrise et au doctorat, chacune des cérémonies
facultaires, élaborée à partir du canevas
d'un rituel commun, s'est revêtue tout de même de
sa personnalité propre.
À chaque occasion, le cérémonial s'est ébranlé
sur les premières mesures de l'ouverture de la Music
for the Royal Fireworks de Georg Friederich Haendel accompagnant
l'entrée du défilé universitaire dans l'enceinte
du stade couvert, lequel est mené par un porteur ou une
porteuse de masse. Une heure et demie ou deux heures plus tard,
ce sera sur les notes initiales de la version instrumentale de
l'hymne de l'Université, composé par la professeure
émérite Jeanne Landry et interprété
sur disque par l'Orchestre d'harmonie de la Faculté de
musique, que la procession sortante de dignitaires achèvera
en point d'orgue une tradition cérémonielle chargée,
tout au long de son déroulement, de palpitations vibrantes
et d'émotions mouvantes.
Comme le veut la coutume, il revenait au recteur, au début
de chacune des rencontres qu'il a présidées, de
s'adresser aux étudiantes et aux étudiants, et
de les féliciter. "C'est un moment heureux qui marque
l'accomplissement de la mission de l'Université, leur
a-t-il lancé. Je suis fier de vous. Grâce à
votre persévérance, à votre courage, à
votre rigueur intellectuelle, à votre curiosité
et à votre goût du bien fait, vous avez acquis une
qualité essentielle dans un contexte de changements: vous
avec appris à apprendre."
Michel Blackburn, doyen par intérim de la Faculté
des études supérieures, a tenu pour sa part des
propos empreints d'une satisfaction évidente:" Je
tiens à vous féliciter pour votre réussite,
car vous avez investi énergie, persévérance
et courage pour acquérir cette formation, s'est-il réjoui.
Soyez donc fiers du travail accompli. Ce diplôme, vous
le méritez."
La volonté de choisir
La série des sept cérémonies de collations
des grades, animée par le secrétaire général,
Gilles Kirouac, s'est étendue sur deux fins de semaine
consécutives.
À la première page de l'agenda événementiel,
les collations des facultés de Médecine, de Médecine
dentaire, de Pharmacie, des Sciences infirmières et des
Études supérieures, le samedi 7 juin à 15
h. Yves Pouliquen, médecin, ophtalmologiste, professeurs
et chercheur à l'Hôtel-Dieu de Paris, et Ian Robert
Hamilton, microbiologiste et professeur à l'Université
du Manitoba, se sont vu décerner pour l'occasion un doctorat
honoris causa. Invités à faire l'éloge
des deux récipiendaires, Yolande Dubé, chef du
Département d'ophtalmologie du Centre hospitalier universitaire
de Québec (CHUQ), soulignera du premier sa contribution
exceptionnelle au rayonnement de l'ophtalmologie à travers
le monde tandis que Luc Trahan, professeur associé de
la Faculté de médecine dentaire, parlera du second
comme d'un modèle s'étant mis activement au service
de la communauté scientifique canadienne et internationale.
Les professeurs Roger Belleau et Harry Grantham, de la Faculté
de médecine, ont par ailleurs été proclamés
"émérite".
Deux autres cérémonies étaient inscrites
au programme du dimanche 8 juin. À 10 h 30, les finissantes
et les finissants des trois cycles des facultés de Foresterie
et de géomatique, des Sciences de l'agriculture et de
l'alimentation ainsi que des Études supérieures
ont reçu à leur tour leur diplôme des mains
du recteur Michel Pigeon. Cette séance a été
marquée par la proclamation de J. Ricardo Seoane et Ronald
E. Simard, de la Faculté des sciences de l'agriculture
et de l'alimentation, à titre de professeurs émérites,
et par la remise d'une doctorat honorifique à Bertrand
Hervieu, président de l'Institut national de la recherche
agronomique de France.
Jean-Claude Laforest, doyen de la Faculté des sciences
de l'agriculture et de l'alimentation, a parlé du rayonnement
remarquable et exemplaire de ce dernier, un universitaire éminent
doublé d'un penseur éclairé qui, "par
ses réflexions et ses actes, contribue à créer
un monde meilleur". "Avancer dans ce monde incertain
non pour le clore, mais en sachant que cette incertitude est
le signal de notre liberté et l'espace de nos choix: tel
est le risque de l'histoire humaine que vous avez à construire.
Pour y contribuer, il y faut l'enthousiasme des commencements.
Il y faut la beauté juvénile de votre générosité.
Il y faut surtout la volonté de choisir. Et alors, vous
conquerrez l'élégance de la maturité",
devait conseiller aux étudiants Bertrand Hervieu (voir
encadré en ces pages).
En fin d'après-midi, ce sont la Faculté des sciences
et de génie et la Faculté des études supérieures
qui ont occupé le stade couvert du PEPS. Au cours de la
cérémonie de collation, Bernard Aupetit, du Département
de mathématiques et de statistique, Pierre-André
Bélanger, du Département de physique, de génie
physique et d'optique, Robert H. Burnell, du Département
de chimie, et Fathi Habashi, du Département de génie
des mines, de la métallurgie et des matériaux,
ont été élevés au rang de "professeur
émérite". Olivier Côté-Mantha,
finissant du baccalauréat en géologie (représentés
par ses parents), et Christian Pellerin, finissant du doctorat
en chimie, ont reçu respectivement, quant à eux,
la médaille d'argent et la médaille d'or de la
gouverneure générale.
Service à la collectivité
La deuxième série de collations s'est amorcée
le samedi 14 juin à 10 h 30, avec la Faculté des
sciences de l'administration et la Faculté des études
supérieures. À cette occasion, Nabil Khoury, professeur
au Département de finance et assurance et ex-doyen de
la FSA, s'est vu gratifier de la reconnaissance d'"émérite".
La séance des facultés de Droit et des Sciences
sociales, de l'Institut québécois des hautes études
internationales et de la Faculté des études supérieures
a emboîté le pas à 16 h. Pierre Verge, de
la Faculté de droit, a été nommé
"professeur émérite". David Bélanger,
psychologue et professeur émérite de l'Université
de Montréal, dont le directeur de l'École de psychologie
de la Faculté de sciences sociales, François Y.
Doré, a souligné le leadership et la contribution
exceptionnelle à l'avancement de la psychologie au Québec,
a alors revêtu l'épitoge réservée
aux récipiendaires d'un doctorat honorifique. Josée
Carbonneau, finissante de la maîtrise en psychologie, a
reçu la médaille d'or de la gouverneure générale.
Le programme du dimanche 15 juin s'est déroulé
en deux temps. En matinée, les finissantes et les finissants
des trois cycles des facultés de Philosophie, de Théologie
et de sciences religieuses, des Sciences de l'éducation
et de la Direction du baccalauréat multidisciplinaire
ont eu droit à leur diplôme à compter de
10 h 30. Les professeurs Jean Brunelle et Clermont Simard, du
Département d'éducation physique de la Faculté
des sciences de l'éducation, sont devenus "émérite".
La Faculté des sciences de l'éducation a glorifié
Claude Dubar, sociologue et professeur à l'Université
de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, dont Claude Trottier,
professeur à la FSE, mettra en relief les travaux remarquables,
ceux d'un homme qui a constamment mis son expertise au service
de la collectivité. C'est d'ailleurs sur ce thème
qui lui est cher que le nouveau docteur honoris causa
a fait porter l'essentiel de son message de remerciement, une
allocution qui lui a valu un accueil chaleureux doublé
d'une ovation. "C'est au Québec, lors de mon premier
voyage en 1987, que j'ai pris conscience de la réelle
signification du service à la collectivité, a-t-il
raconté. Et l'Université Laval représente,
à ce point de vue, un très bel exemple d'harmonie
entre les trois dimensions de sa mission fondée sur l'enseignement,
la recherche et le service à la collectivité."
Selon le sociologue, l'université d'ici et d'ailleurs
ne doit pas se contenter de s'adresser à ses étudiants
actuels. Elle doit aussi remplir une mission de formation permanente
ou de formation continue, qui constitue le ciment entre ses activités
d'enseignement et ses activités de recherche.
Jour du souvenir
La septième et dernière cérémonie
de collation de l'année universitaire 2002-2003 fut chargée
de tristesse pour la direction de la Faculté des lettres
et les membres de son corps professoral, qui avaient perdu l'un
des leurs, le professeur Roger Chamberland, décédé
accidentellement, quelques jours auparavant, à l'âge
de 47 ans (voir l'hommage publié en page 6). Pour honorer
la mémoire du directeur du Département des littératures,
qui se faisait un devoir d'assister à chaque collation,
on avait laissé inoccupée l'une des chaises réservées
aux dignitaires qui prennent place sur la scène.
Au cours de cette ultime séance, qui réunissait
les facultés d'Aménagement, d'architecture et des
arts visuels, des Lettres, de Musique et des Études supérieures,
le professeur Jean-Claude Moisan, de la Faculté des lettres,
a accédé au rang de "professeur émérite".
De plus, Marie-Ève Bergeron, finissante du baccalauréat
en linguistique, et Catherine Dubeau, finissante de la maîtrise
en littératures française et québécoise,
ont mérité successivement les médailles
d'argent et d'or de la gouverneure générale.
Pour faire suite aux nombreuses célébrations des
Grandes Fêtes soulignant le 150e anniversaire de l'obtention
de la charte de l'Université Laval et le 340e anniversaire
de la fondation du Séminaire de Québec, le giron
de cette dernière, la direction de l'Université
avait également pris l'initiative de réparer une
erreur du passé en insérant dans le rituel une
remise spéciale: celle du diplôme de Marie Sirois,
première femme diplômée de l'Université
Laval, à sa petite-fille, Hélène Boivin
(voir l'article à ce sujet en page 4).
Le Bureau du secrétaire général a émis
8 258 diplômes au cours de l'année 2002-2003, soit
6 319 de premier cycle (baccalauréat), 1 709 de deuxième
cycle (maîtrise) et 230 de troisième cycle (doctorat).
GABRIEL CÔTÉ
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