
Laval innove en santé psychologique au travail
Cinq grands axes d'intervention proposés
pour 2003-2004
Le Comité sur la santé psychologique du personnel
a déposé, il y a quelques jours, une proposition
de Plan d'action en santé psychologique 2003-2004
auprès de la direction de l'Université. Ce projet,
s'il est accepté, devrait donner lieu à diverses
formes d'intervention de prévention dites de niveau primaire,
secondaire et tertiaire.
Le plan d'action 2003-2004 s'articulerait autour de cinq grands
axes d'action. Le premier serait celui de l'engagement de la
direction de l'Université, qui a déjà en
main une politique en cette matière et qui devrait soumettre
celle-ci à une large consultation pour ensuite la diffuser
par différents moyens. Le second concerne l'information:
un site Web interactif et une série de quatre conférences
sur des sujets d'intérêt, comme la conciliation
travail/famille et la gestion du stress, seraient proposés
afin de mieux renseigner l'ensemble de la communauté universitaire
sur la problématique de la santé psychologique.
Le troisième a trait à la formation, accessible
et parfois ciblée, qui s'adresserait autant à l'employé
(identification de ses habiletés relationnelles, de ses
facteurs de stress, etc.) qu'au gestionnaire (gestion de conflits,
amélioration de la communication avec son équipe,
etc.). Le quatrième axe, quant à lui, prévoit
la réalisation de projets pilotes d'intervention spécifique
qui cibleraient, entre autres, le personnel de bureau, lequel
est particulièrement touché par l'absentéisme
lié à la santé psychologique. L'évaluation
constitue le dernier volet de ce plan d'action, une évaluation-validation
qui se fonderait sur l'expertise du professeur Jean-Pierre Brun
et de son équipe de la Chaire en gestion de la santé
et de la sécurité du travail.
L'efficacité évaluée
"L'Université Laval se situe dans les entreprises
innovatrices face à la prise en charge de ce type de problèmes,
souligne Micheline Beaudoin, adjointe à la vice-rectrice
aux ressources humaines et présidente du Comité
sur la santé psychologique du personnel. À notre
connaissance, elle est actuellement la seule université
à tenter un plan d'action avec des possibilités
de mesurer son efficacité par le projet de recherché
mené par le professeur Jean-Pierre Brun et son équipe."
Rappelons qu'une étude récente réalisée
par les chercheurs de la Chaire en gestion de la santé
et de la sécurité du travail de l'Université
Laval, portant sur la santé mentale et les pratiques de
gestion des ressources humaines, a démontré que
le travail provoquait un niveau élevé de détresse
psychologique chez 40,9 % des employés de notre établissement.
Leur enquête a révélé notamment que
le personnel de bureau et les professeurs couraient respectivement
3,03 et 2,98 fois plus de risques de subir de la détresse
psychologique que la population québécoise. Pour
l'ensemble des répondants de l'Université, la surcharge
quantitative de travail, les pauvres relations avec le supérieur
et la faible participation aux décisions organisationnelles
représentaient les facteurs de risques les plus importants.
GABRIEL CÔTÉ
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