Génération XX Large
Depuis 20 ans, l'obésité est à la hausse
et la forme physique est à la baisse chez les jeunes adultes
On n'a plus les jeunes qu'on avait, du moins pas sur le plan
de la forme physique. Les jeunes d'aujourd'hui sont plus lourds,
plus ronds de la taille, plus adipeux en général
et en moins bonne forme que ceux et celles qui avaient leur âge
en 1981. C'est ce qui se dégage d'une étude qu'Angelo
Tremblay, du Département de médecine sociale et
préventive, et Luc Chiasson, du Département d'éducation
physique du Cégep de Lévis-Lauzon, publient dans
un récent numéro de la revue Canadian Journal
of Applied Physiology.
Les deux chercheurs ont mesuré, sous différentes
coutures, 423 hommes et 427 femmes âgés, en moyenne,
de 18 ans, qui fréquentaient un cégep de la région
de Québec au moment de l'étude en 1999. Ils les
ont également invités à effectuer le plus
d'extensions de bras (push-ups) possible. Une fois ces données
en banque, ils les ont comparées aux résultats
publiés, pour les jeunes du même groupe d'âge,
dans l'Enquête condition physique Canada de 1981.
Les jeunes du groupe 1999 ont effectué entre 20 % et 25
% moins d'extensions de bras que ceux du groupe 1981. Pour ce
qui est du poids, de la circonférence de taille et de
l'abondance du gras sous-cutané, les jeunes d'aujourd'hui
affichent de plus gros chiffres que leurs prédécesseurs.
Les différences entre 1981 et maintenant sont plus marquées
dans les rangs centiles supérieurs, notent les chercheurs.
Ceci signifie, en bref, que les gros d'hier étaient plus
petits que les gros d'aujourd'hui. La différence est particulièrement
criante au chapitre du gras sous-cutané où le 95e
centile est maintenant presque 50 % plus élevé
qu'en 1981, soulignent-ils.
Les données montrent également que l'adiposité
des participants qui ont une capacité aérobique
faible et qui sont très peu actifs est le double de celle
observée chez les sujets en forme et actifs. Parmi tous
les participants, seulement 43 (5 %) pratiquaient une activité
physique vigoureuse cinq fois ou plus par semaine. "Il est
préoccupant de constater que la prescription d'exercices
recommandée pour maintenir les réserves de graisses
à un bas niveau est suivie par si peu de jeunes, commentent
les chercheurs. C'est d'autant plus inquiétant quand on
prend en considération qu'ils sont dans une période
de leur existence où ils n'ont pas encore à composer
avec les obligations de la vie adulte."
JEAN HAMANN
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