Le savoir agit sur la démographie
Grâce à l'Université Laval
et aux cégeps de la Communauté métropolitaine
de Québec, le groupe des 15-24 ans atteint 7,5 % de la
population totale
L'Université Laval a un impact notable sur la démographie
de la Communauté métropolitaine de Québec
(CMQ). C'est ce que révèle une étude de
l'Institut de la statistique du Québec, rendue publique
le 16 janvier dernier. Commandé par la Commission de la
capitale nationale du Québec et le ministère des
Affaires municipales et de la Métropole, le document de
162 pages s'intitule Le choc démographique. La population
de la Communauté métropolitaine de Québec
à l'aube du 21e siècle. On y apprend,
entre autres, qu'en 2001, le groupe des 15-24 ans représentait
7,5 % de la population totale, soit une portion plus grande que
dans l'ensemble du Québec (6,7 %). Cette surreprésentation
s'explique notamment par le pouvoir d'attraction exercé
dans l'Est du Québec par l'Université Laval et
les cégeps du territoire de la CMQ. Au cours des années
1990, pas moins de 40 % des 24 ans et moins inscrits à
Laval provenaient de l'extérieur de la région immédiate
de Québec. Ce pourcentage montait à 43 % chez les
25 à 39 ans étudiant à Laval. Le phénomène
migratoire qu'entraîne l'activité d'enseignement
génère par ailleurs un impact économique
important sur la CMQ, à cause de facteurs comme les frais
de scolarité, les subventions versées aux maisons
d'enseignement et la consommation, par les étudiants,
de biens et services.
Un niveau de scolarité plus élevé
que la moyenne québécoise
L'étude trace le portrait démographique actuel
et prévisible de la CMQ jusqu'en 2021. Le secteur couvert
comprend les nouvelles villes de Québec et de Lévis
et leurs arrondissements, de même que les trois MRC du
territoire. Selon le recensement de 2001, la CMQ compte plus
de 684 000 habitants, soit 9,5 % de la population du Québec.
Pour l'essentiel, on observe un ralentissement du dynamisme démographique
sur le territoire de la CMQ ainsi qu'un vieillissement particulièrement
accentué. Sur le plan de la scolarité, les 15 ans
et plus ayant poursuivi des études universitaires ont
vu leur pourcentage passer de 21,9 % en 1991 à 24,2 %
en 1996. Dans l'ensemble du Québec, cette proportion passait
de 18,1 % à 20,2 %.
L'étude comprend aussi une analyse en profondeur des résultats,
une tâche qu'assument trois experts, notamment les professeurs
Paul Villeneuve, du Département d'aménagement,
et Simon Langlois, du Département de sociologie. Selon
ce dernier, Québec n'est peut-être pas avant tout
une ville universitaire, comme peuvent l'être Aix-en-Provence,
en France, ou Durham, en Caroline du Nord, mais cela n'empêche
pas une forte présence étudiante de niveau post-secondaire.
"Au cours des années 1991-2001, écrit Simon
Langlois, Québec a reçu au total 10 007 personnes
de plus que le nombre de ceux et celles qui ont quitté
la région. Or, de ce nombre, 9 256 étaient des
jeunes âgés de 15 à 24 ans. Une partie de
ces jeunes étudiants resteront finalement dans la région."
YVON LAROSE
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