En transit vers le ciel
Des étudiants de Laval remportent deux prix d'excellence
à un concours nord-américain d'architecture axé
sur la thématique aéroportuaire
Dans son édition de décembre 2002, la revue
Canadian Architect consacre deux pages, en plus d'accorder
l'un de ses prix d'excellence, le Prix du mérite étudiant,
à trois étudiants à la maîtrise en
architecture, Jean-Nicolas Faguy, Gabriel Rivest et Minh Ngô
Le (retourné depuis au Viêt Nam), pour leur projet
"Aéroport international de Québec". Il
y a quelques mois, le même projet a mérité
à ses auteurs l'un des trois prix d'excellence remis lors
de la cinquième édition d'un concours annuel nord-américain
étudiant de design et de conception technique. Laval a
d'ailleurs fait un doublé à cette occasion puisqu'une
seconde équipe, composée des étudiants à
la maîtrise Alexandre Ouellet et Sylvain Simoneau, a elle
aussi mérité un prix d'excellence pour son projet
"Aéroport d'hiver de Québec". Ce concours
est parrainé par l'Association of Collegiate Schools of
Architecture (ACSA) et le Steel Tube Institute of North America
(STI). Les deux projets gagnants ont été réalisés
dans le cadre de l'atelier "Construction et design"
et l'encadrement des étudiants a été assuré
par le professeur Jacques White.
Un trait d'union entre deux mondes
Le projet de Jean-Nicolas Faguy, Gabriel Rivest et Minh Ngô
Le avait pour but de proposer au voyageur un parcours fluide
et clair dans son cheminement entre la ville et l'avion, et vice-versa.
Leur concept s'articule autour de deux structures en forme de
boîte constituant les extrémités de l'aéroport.
La zone des départs, qui pointe vers le ciel, est composée
d'une peau non structurale constituée d'un filtre de bandes
horizontales de bois et d'acier. Ces bandes sont inclinées
de telle sorte que le regard porte vers les hauteurs. La zone
des arrivées, par contraste, est fortement ancrée
au sol. Elle se compose de tubulaires d'acier verticaux partiellement
couverts de panneaux structuraux de bois.
L'élément central du projet est toutefois l'axe
structural qui, du centre du hall, sépare les deux "boîtes".
Des colonnes de faible diamètre de forme hélicoïdale,
inspirées de la structure de l'ADN, composent cet axe
dont la colonne principale s'élève à 18
mètres de hauteur. Trois tubes, soit des éléments
fins d'acier, s'enroulent autour de chaque colonne pour la rigidifier
et l'empêcher de s'affaisser sous le poids de la charge.
"Le concours suggérait d'utiliser l'acier sous toutes
ses formes, indique Jean-Nicolas Faguy. Nous l'avons plutôt
utilisé selon son potentiel, notamment en le combinant,
dans le cas des colonnes centrales, avec un matériau comme
le béton. Combiné avec l'acier, le béton
augmente sa puissance de compression ainsi que sa résistance
au feu. Des calculs, qui tenaient compte de bétons à
haute performance, ont permis de valider l'élancement
des colonnes."
Un objet environnemental
Alexandre Ouellet et Sylvain Simoneau ont fait parler d'eux
il y a deux ans avec leur "maison québécoise
en transition", une des attractions les plus courues au
18e Salon national de l'habitation et de l'aménagement
extérieur tenu à Québec. Au concours ACSA/STI,
leur proposition d'une aérogare et de ses quais a consisté
en un objet environnemental changeant, qui s'inspire des formes
paysagères environnantes et qui interagit avec ces dernières.
Le bâtiment semble émerger du sol avec, sur ses
côtés, des lames de neige sculptées par le
vent. La longue structure de cuivre oxydé du toit donne
une impression de légèreté grâce à
un ingénieux système de membrures en tubulaires
d'acier suspendu et stabilisé par triangulation. Le grand
hall forme un espace ouvert et fluide. Expressive dans sa forme,
simple dans son organisation, l'aérogare permet une expérience
environnementale signifiante au voyageur.
YVON LAROSE
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