![]() |
21 novembre 2002 ![]() |
Pour les besoins du théâtre et de l'histoire,
Mgr de Laval revivra, les 28, 29 et 30 novembre, à l'occasion
de la présentation, par la Troupe de théâtre
Les Treize, de la pièce Chroniques de l'Université
Laval: Pieds nus dans l'histoire.
C'est à un fondateur - qui serait bien conscient de l'ironie
de sa situation, lui qui, en son temps, combattit le théâtre
qu'il qualifiait "d'activité frivole et périlleuse"
- que l'auteure et metteure en scène Ysabelle Huard, étudiante
en théâtre à la Faculté des lettres,
a confié le soin de parcourir les différentes époques
pour présenter les 15 tableaux qui composent la pièce.
Et, pour bien montrer son attachement à l'histoire de l'Université
et sa volonté de faire corps avec celle-ci, Mgr de Laval
se présente pieds nus sur scène et déclare,
dans le prologue de la pièce, "il n'est de contact
plus fécond que le frisson du pied nu contre l'Histoire."
Chroniques de l'Université Laval: Pieds nus dans l'histoire
relate des faits saillants et des anecdotes ayant marqué
l'histoire de l'Université. Ainsi, sans discours ennuyeux,
péroraison inutile ni longs exposés stériles,
le public est convié à se familiariser, dans le
plaisir, avec l'histoire de l'Université. Car c'est le
ton de la comédie que l'auteure a choisi pour présenter
les événements et les personnages de cette histoire.
De plus, l'oeuvre emprunte divers courants esthétiques
ayant façonné le théâtre à différentes
époques.
Bourget et Casault
Parmi les tout premiers tableaux de la pièce, "La
Cabane" met en présence, parmi d'autres, les jeunes
séminaristes Bourget et Casault, dont les attitudes et
les façons de penser s'opposent déjà, préfigurant
la future lutte entre les deux hommes au sujet de l'implantation
d'une université. À côté d'eux: le
futur poète Octave Crémazie et le déjà
libéral et contestataire de la toute puissance cléricale
Louis-Antoine Dessaules, qui vibrent à des valeurs bien
différentes de celles des futurs évêques.
Dans un autre tableau, on fait la connaissance d'une reine Victoria
dans la jeune trentaine, pas vraiment à l'aise dans son
métier de reine et très attirée par la musique,
la danse, l'équitation et la langue française, langue
de toutes les monarchies européennes à l'époque.
Son emploi du temps de cette journée bien particulière
comporte beaucoup de sujets ennuyeux, mais l'un d'eux pique sa
curiosité, la signature de la charte royale d'une première
université de langue française au Canada, l'Université
Laval.
Sirois et Bernardt
On voyage dans le temps, nous voici au début du 20e
siècle. Ce tableau met en présence la première
femme diplômée de l'Université Laval, Marie
Sirois, et celle que l'on surnommait "la Divine", la
comédienne française Sarah Bernardt. La première
est déçue et rage de ne pouvoir être admise,
comme tous ses confrères, à la collation des grades.
Le recteur lui-même le lui a appris dans une lettre qu'elle
réduit en confettis. La Divine, qui confond d'abord la
peine de Marie Sirois avec du dépit amoureux, une fois
mise au fait de la situation réelle l'enjoint de se battre
et de poursuivre ses études tout en essayant de corriger
certains faits concernant des déclarations antérieures
qu'elle avait faites sur le niveau culturel du Canada.
Poursuivant sa progression dans le temps, la pièce s'arrête
pour un temps sur la période de la Deuxième Guerre
mondiale, avant d'illustrer le déménagement de l'Université
du Vieux-Québec vers le campus actuel, alors que le recteur
de l'époque, Mgr Vandry, présente le nouveau campus
à un Duplessis qui ne renie pas sa réputation. On
passera ensuite de la grève de 1976 au virage technologique,
vers 1985, pour enfin aboutir aux méthodes critiques en
2001 et, enfin, terminer avec un épilogue.
La pièce Chroniques de l'Université Laval: Pieds
nus dans l'histoire s'inscrit dans le cadre des Grandes Fêtes
de l'Université Laval. Elle sera présentée
au Théâtre de la Cité universitaire, pavillon
Palasis-Prince, à 20 h, les 28, 29 et 30 novembre. Les
billets sont en prévente au Bureau des activités
socioculturelles (local 2344, pavillon Alphonse-Desjardins) au
coût de 8 $ (10 $ à l'entrée).
![]() |