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21 novembre 2002 ![]() |
Le serveur de courrier électronique de l'Université,
Hermès, bat de l'aile depuis quelques semaines. Les valeureux
efforts que le messager électronique déploie pour
remplir son office se soldent régulièrement par
les laconiques messages: "Server not responding", ou
encore "Excuse me, but Eudora could use some help".
"Le problème vient du fait que le serveur fait l'objet
d'attaques de spams", explique Dominique Béburé,
du Service de l'informatique et des télécommunications
(SIT). Les spams - polluriels en français - sont des publicités
expédiées en vrac par courrier électronique.
Les usagers du courriel connaissent bien ces messages offrant
des rabais exceptionnels sur le Viagra, sur des sites pornographiques
ou sur la vente de diplômes universitaires contrefaits.
"Dans la journée du 12 novembre par exemple, le serveur
a traité 50 000 courriels. La moitié d'entre eux
était du spam", signale l'analyste de l'informatique.
Selon Dominique Bérubé, le serveur a la capacité
de traiter pareil volume d'information sur une période
de 24 heures. Mais l'arrivée massive des polluriels - on
parle de 1 ou 2 messages à la seconde pendant plusieurs
heures consécutives - et les mesures de filtrage mises
en place ont entraîné des congestions importantes.
En effet, pour éviter de livrer des polluriels dans les
boîtes postales des usagers, les spécialistes du
SIT ont recours à des programmes dont le rôle est
d'identifier ce type de courriels et de les éliminer. "Ce
processus accapare une partie du serveur lorsque des envois massifs
nous arrivent, explique l'analyste. De plus, l'un des filtres
que nous avions installés fonctionnait mal, ce qui a créé
des files d'attente assez longues (jusqu'à 5 000 messages).
Le cas de ce filtre a été réglé depuis."
Dominique Bérubé estime que ce système de
tri a permis de réduire de 80 % le volume de spams qui
se rend aux usagers. "On a contenu la dernière vague
d'attaques de spams et on est sur la bonne voie pour faire face
aux prochaines", assure-t-il.
Le responsable de la sécurité informatique sur le
campus, Lino Cerantola, admet que le processus de filtrage crée
un ralentissement dans le service de messagerie électronique
lorsque des envois arrivent en vrac au serveur. "La solution
bête et méchante pour faire face aux attaques de
spam serait d'augmenter la capacité du serveur, laisse-t-il
tomber. Mais, cette solution seule ne ferait que reporter le problème
de quelques mois. Pour assurer le maintien de la qualité
du service, il faut aussi mettre en place des outils de détection
et de filtrage, sinon on risque d'avoir des problèmes beaucoup
plus graves plus tard. Le volume de spams va aller en augmentant
sur Internet."
À ne pas faire
Si vous voulez répondre à "l'appel à
l'aide" d'Eudora, il y a trois choses que vous pouvez faire,
ou plutôt ne pas faire, rappelle Dominique Bérubé.
D'abord, il ne faut pas vérifier son courrier électronique
aux 60 secondes, surtout lorsque le serveur ne répond pas.
"Chaque requête accapare une partie des capacités
du serveur. Plus il y a de requêtes au moment où
le serveur est déjà débordé, moins
sa performance sera bonne". Deuxièmement, il ne faut
pas stocker son courriel indéfiniment sur le serveur, car
l'espace-disque occupé par les 13 000 usagers d'Hermès
a un impact sur sa performance. Enfin, il ne faut pas répondre
aux polluriels, même si c'est pour signifier à l'expéditeur
que vous ne voulez plus recevoir ses messages. "En répondant,
vous confirmez que votre adresse de courriel est active et vous
risquez de recevoir encore plus de spams."
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