17 octobre 2002 |
Pénélope, qui se meurt d'un cancer. Un amoureux,
Alex, qui reçoit ses textes en testament pré-posthume.
À priori, les sujets abordés par Le rire de
la mer, de Pierre-Michel Tremblay, ne classent pas cette pièce
parmi la catégorie des grands textes comiques. Pourtant,
l'équipe de la troupe Les Treize, qui le présente
au Théâtre de poche pour dix représentations,
qualifie cette production de comédie absurde. Pour se mettre
au diapason de l'esprit festif sous-tendant les répliques
des personnages, ils ont d'ailleurs effectué leur première
répétition dans un spa
"C'est une grimace à la mort", affirme Marie-Pierre
Bourget qui incarne le personnage principal, tandis que le metteur
en scène Jean-François Lessard renchérit
en parlant d'"humour qui frôle la démesure"
à propos de cette pièce. Loin de se désespérer
de voir sa vie écourtée, Pénélope
profite en effet de l'annonce de son cancer pour voyager et se
lancer dans la rédaction d'histoires très joyeuses.
Des histoires que son amoureux met en scène devant les
spectateurs avec son groupe de copains comédiens. C'est
ainsi que la jeune femme va avoir l'occasion de discuter avec
Molière du Malade imaginaire au cimetière
du Père-Lachaise à Paris, en compagnie de Jim Morrison,
de vivre une histoire d'amour très romantique avec un Britannique
dans un musée, ou de faire bombance avec des Bretons bien
vivants.
Le théâtre à nu
Sans cesse, durant la pièce, les cinq comédiens
passent donc d'un personnage à l'autre, évoluant
dans un décor très polyvalent. Cet univers très
éclaté n'effrayait pas le metteur en scène
qui a choisi au contraire de miser sur l'aspect débridé
de la production. Les spectateurs doivent donc s'attendre à
tout, puisqu'un bon nombre des mécanismes du théâtre
se retrouvent mis à nu sous le regard du public, le chur
n'hésitant pas à se préparer au su et au
vu de tout le monde. "On a eu énormément de
plaisir à répéter ensemble, à déraper,
à déconner", explique Jean-François
Lessard, qui ajoute que certaines des "niaiseries" accomplies
par les uns et les autres pour s'amuser en répétition
font ainsi maintenant partie de la pièce.
"C'est une de mes plus belles expériences de théâtre",
affirme avec enthousiasme Marie-Pierre Bourget qui a déjà
participé à un bon nombre de pièces montées
par Les Treize ces dernières années. Selon elle,
la taille réduite de l'équipe permet en effet de
rapprocher les comédiens autour du projet commun. Le public
devrait également profiter de cette intimité puisque
les représentations ont lieu au Théâtre de
poche, une salle où l'on n'est jamais bien loin de l'action.
L'équipe mise d'ailleurs sur la rencontre avec le public
en jouant la pièce dix soirs, alors que généralement
les productions des Treize s'arrêtent au bout de quatre
représentations. "On ne voulait pas travailler quatre
mois, pour finalement faire trois petits tours et puis s'en aller",
explique Marc Philippe Parent, un des comédiens. De plus,
ces dix soirs vont permettre aux acteurs de sentir les réactions
du public, d'en tenir compte, et peut-être de parvenir à
établir une véritable communication avec la salle.
Le but de l'équipe? Que les spectateurs sortent du théâtre
le sourire aux lèvres, heureux d'être en vie
Le rire de la mer, au Théâtre de poche du
pavillon., du 15 au 19 octobre à 20 h, et du 22 au 26 octobre
à 20 h. Les billets sont en prévente au coût
de 10 $ (12 $ à l'entrée) au Bureau des activités
socioculturelles, local 2344, pavillon Alphonse-Desjardins.
|