10 octobre 2002 |
Ma dernière recherche porte sur l'exploration des jeux
de rôles et le fétichisme. Il y a les androgynes
et les travestis. Il y a les talons hauts, le tatouage, le ligotage,
etc. Pour cette recherche, je suis le modèle. Je suis en
poupée brisée. Benoit Woo, étudiant au baccalauréat
multidisciplinaire à l'Université Laval, propose
ses "Rituels matriarcaux" au Centre de diffusion et
de production de la photofraphie VU, au 550, Côte d'Abraham,
à Québec.
À travers des gestes posés et documentés
dans l'intimité, Benoit Woo exhibe ce qui ordinairement
reste caché. Vêtu d'une minijupe noire, d'un chemisier
blanc et de talons hauts, Woo s'offre au regard de la caméra.
Dans les arcanes de son art s'épanouissent librement désirs
et fantasmes. Il est Mère et Androgyne. Il
officie le Rituel de l'allaitement et le Rituel des
menstruations. Ces rituels, célébrés
par des performances et des actes photographiques, le montrent
en état de transe alimenté par la transgression
des tabous et le désir de transcender les genres. Sa démarche
révèle la différence qui existe entre notre
être social et notre individualité privée;
sous le vernis du comportement civilisé, se dissimule un
abîme dominé par les forces de l'inconscient. Woo
est le sujet et l'objet de cette recherche qui scrute les horizons
de l'identité et de l'image corporelle.
Benoit Woo vit et travaille à Québec. En 1994, il
terminait des études en photographie au Collège
Dawson de Montréal. Photographe, vidéaste et performeur,
il a présenté en 1999 Voici femme dans le
cadre de l'événement "48 heures / 48 chambres"
de Montréal.
|