12 septembre 2002 |
Le temps arrange les choses, prétend le dicton: encore
faut-il savoir s'arranger avec lui. Le métier d'étudiant
ou d'étudiante - comme on se plaît à l'appeler
aujourd'hui - comporte son lot de contraintes dont l'une des
plus critiques est souvent celle liée à la gestion
du temps.
À preuve, 20 % des étudiants et des étudiantes
qui vont consulter un ou une professionnelle du Centre d'orientation
et de consultation psychologique de l'Université parce
qu'ils connaissent des difficultés scolaires sont aux prises
avec une problématique d'organisation temporelle. La très
grande majorité d'entre eux "souffrent" de procrastination,
c'est-à-dire de cette tendance à tout remettre au
lendemain ou à plus tard. C'est ce qu'affirme le psychologue
Dominique Dubé.
Travailleur étudiant et vice versa
"Une des principales difficultés que ces derniers
rencontrent, c'est l'étude personnelle, le temps autonome
qui favorise parfois la remise à plus tard et les erreurs
de planification, constate-t-il. En matière de gestion
du temps, il y a, bien sûr, ceux qui ne s'y mettent pas,
mais également ceux qui ont un horaire trop chargé."
Et de citer une étude récente du groupe de recherche
CODEVIE, du Département de sociologie de l'Université
de Montréal, qui révèle qu'entre 40 et 50
% des étudiants occupent un emploi rémunéré
parallèlement à leurs études, ce qui fait
grimper la charge de travail des étudiants à temps
plein à une moyenne de 49,7 heures par semaine, selon ces
chercheurs.
Des exposés sur l'amélioration de la gestion du temps seront présentés les mardi 17 et mercredi 18 septembre à 11 h 30, à la salle 3-B du pavillon Charles-De Koninck
"On pourrait croire que la forte tendance à concilier
les études à temps plein et un travail rémunéré
a un effet dévastateur sur l'engagement dans les études.
Pas nécessairement. Un travail peut stimuler l'organisation
efficace du temps à condition que le nombre d'heures de
travail soit raisonnable, environ 15 heures pour un étudiant
à temps plein. De plus, un travail lié à
notre formation permet d'augmenter la motivation vis-à-vis
de nos cours, puisque l'on peut établir des liens entre
les cours et notre travail. Il faut donc en arriver à un
équilibre qui permettra d'atteindre ses objectifs",
prescrit le psychologue. Tout est relatif, cependant, car un étudiant
travaillant 15 heures par semaine de nuit risque fort de manquer
de concentration le jour!
Autre facteur perturbant, le temps consacré aux obligations
familiales. Environ un étudiant sur cinq est un parent,
signale Dominique Dubé. "Compte tenu de leur moyenne
d'âge plus élevée, les étudiants à
temps partiel et ceux des 2e et 3e cycles ont plus souvent des
enfants. Évidemment, cela influence le rapport au temps
d'études, particulièrement chez les personnes monoparentales,
pour qui la réussite des études universitaires sera
un défi important", estime ce dernier.
Concentration
Au dire du psychologue du Centre d'orientation et de consultation
psychologique, la bonne gestion de son temps n'est pas tributaire
de la seule planification. La concentration lors de l'étude
et l'utilisation de stratégies adéquates permettent,
selon lui, de gagner du temps et d'être plus efficace. "Souvent,
les personnes ont une bonne planification, mais sont si peu concentrées
lors des lectures ou des travaux qu'elles manqueront finalement
de temps. Il faut s'ajuster au rythme des études universitaires;
cela fait partie de l'adaptation à ce niveau d'étude",
souligne Dominique Dubé.
Signalons que le Centre d'orientation et de consultation psychologique
présentera des exposés sur l'amélioration
de la gestion de son temps les mardi 17 et mercredi 18 septembre
à 11 h 30, à la salle 3-B du pavillon Charles-De
Koninck.
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