28 février 2002 |
Francine Lavoie, professeure à l'École de psychologie,
vient de recevoir la somme de 364 943 $ pour effectuer une recherche
sur la prévention de la violence dans les relations interpersonnelles
chez les jeunes. Cette recherche s'inscrit dans le cadre de la
Stratégie nationale sur la sécurité communautaire
et la prévention du crime de Justice Canada, menée
en collaboration avec le ministère de la Sécurité
publique du Québec. La nouvelle a été annoncée
conjointement, le 22 février dernier, par le ministre canadien
de la Justice et procureur général du Canada, Martin
Cauchon, et par le ministre québécois de la Sécurité
publique, Normand Jutras. La recherche de Francine Lavoie a pour
but l'évaluation et l'application, auprès des jeunes
de 16 à 17 ans, du Programme de prévention de la
violence dans les relations amoureuses chez les jeunes (VIRAJ),
présentement en application chez des jeunes 14 et 15 ans
(secondaire III). Notons que ce premier volet du programme avait
été créé avec le soutien financier
du ministère de l'Éducation du Québec.
Le travail effectué par Francine Lavoie permettra de répondre
aux demandes des intervenants ayant utilisé le premier
volet du programme VIRAJ, en élaborant des activités
nouvelles pour les jeunes du Secondaire V (16-17 ans). La violence
sexuelle au sein du couple sera abordée de façon
plus explicite et des solutions de prévention seront envisagées.
Une réflexion sera faite sur le passage du secondaire aux
études collégiales ou au monde du travail, en particulier
en ce qui a trait au harcèlement sexuel.
En outre, l'étude permettra aux jeunes - tant les garçons
que les filles, tant les individus encore non confrontés
à la violence que ceux qui ont un passé de violence
en tant que victime ou agresseur - de mieux reconnaître
les situations de violence et d'être mieux outillés
dans la recherche de solutions. Elle permettra également
de tester la qualité des activités du programme
auprès des jeunes de 16-17 ans et de vérifier leur
degré de satisfaction ainsi que celui des intervenants.
Par le biais des directions de santé publique et des milieux
scolaires, les régions de Québec, de Montréal,
de l'Estrie et de la Gaspésie participeront au projet.
Multiples conséquences
Selon des données de l'Enquête Santé Québec,
10 % des jeunes filles de 16 ans ayant fréquenté
un partenaire au cours des 12 derniers mois ont subi une violence
sexuelle de la part de celui-ci et 20 % d'entre elles, une violence
physique. Parmi les garçons de 16 ans, on estime que 4
% ont exercé une violence sexuelle sur leur partenaire
et 10 %, une violence physique. Les conséquences de tels
comportements sont nombreuses: apparition de troubles mentaux
comme la dépression, l'anxiété, des idées
suicidaires, une réaction posttraumatique, une conduite
antisociale et des problèmes d'affirmation de soi, de toxicomanie
et de troubles alimentaires. On note aussi des dysfonctions dans
la vie quotidienne, telles que l'isolement et des problèmes
scolaires ou en emploi pouvant mener jusqu'à l'abandon.
Les conséquences pour la victime de violence et de harcèlement
peuvent se manifester dans d'autres aspects de la vie quotidienne:
perte de la santé physique et sexuelle, sans parler de
la nécessité de consulter divers services sociaux
ou juridiques, qui ajoute au fardeau de la victime. Les personnes
qui agressent peuvent faire face à des conséquences
légales ou à des réprimandes de la part des
institutions et les conséquences de leurs gestes sont suffisamment
graves pour que l'on cherche à prévenir de telles
situations.
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