21 juin 2001 |
Deux chercheurs de la Faculté de médecine, membres
du Centre de recherche en infectiologie, comptent maintenant parmi
le club sélect des titulaires de bourses du Burroughs-Wellcome
Fund. Barbara Papadopoulou et Marc Ouellette viennent, en effet,
de voir leur candidature retenue au terme du dernier concours
de la riche fondation américaine.
Marc Ouellette a décroché le Scholar Award
en parasitologie moléculaire, doté d'une bourse
de 425 000 $ US sur cinq ans. Ce concours est ouvert aux chercheurs
nord-américains chevronnés qui ne détiennent
pas encore de poste de professeur titulaire dans une université.
Seulement deux bourses du genre sont attribuées annuellement
dans cette discipline.
Pour sa part, Barbara Papadopoulou a reçu le New Investigator
Award en parasitologie moléculaire, d'une valeur de
210 000 $ US sur trois ans. Cette récompense lui a été
décernée au terme d'un concours auquel tous les
jeunes chercheurs nord-américains en parasitologie étaient
éligibles. La Fondation ne décerne que trois bourses
annuellement à ce concours, réservé aux jeunes
chercheurs qui ont le titre de professeur adjoint.
Le Burroughs-Wellcome Fund dispose d'un fonds de dotation de 700
millions de dollars américains. Il distribue environ 35
millions de dollars annuellement aux chercheurs des États-Unis
et du Canada, soit l'équivalent du budget de bourses et
de subventions du FCAR. L'année dernière, la Fondation
a remis 135 bourses dans le but de soutenir financièrement
des chercheurs talentueux en début de carrière et
de faire progresser la recherche dans des secteurs négligés
des sciences biomédicales. Un comité d'experts internationaux
effectue la sélection des candidats.
Trois chercheurs, quatre bourses
Depuis que la fondation accepte les candidatures de chercheurs
canadiens (1996), les membres du Centre de recherche en infectiologie
ont étonnamment bien performé au concours de parasitologie
moléculaire. Il y a cinq ans, Marc Ouellette recevait le
New Investigator Award. Deux ans plus tard, son collègue
Martin Olivier l'obtenait à son tour. En fait, les quatre
bourses Burroughs-Wellcome attribuées à des chercheurs
canadiens dans le secteur de la parasitologie moléculaire
ont toutes été remportées par le trio Ouellette-Olivier-Papadopoulou.
Les trois chercheurs travaillent principalement sur le parasite
Leishmania donovani, un protozoaire parasite qui, bien
que peu connu en Amérique du Nord, fait d'importants ravages
sur les autres continents. Ce parasite se retrouve dans le bassin
de la Méditerranée, au Moyen-Orient, en Afrique
de l'Est, en Amérique du Sud et en Inde. L'Organisation
mondiale de la santé estime qu'environ 500 000 nouveaux
cas d'infections causées par ce protozoaire surviennent
chaque année. Au total, il y aurait 12 millions de personnes
déjà infectées à travers le monde.
Le seul traitement connu contre la leishmaniose, l'injection d'antimoine
pendant plusieurs semaines, montre des ratés depuis que
des variétés résistantes de Leishmania ont
fait leur apparition.
Leishmania donovani passe une partie de son cycle de vie
dans un insecte, la mouche des sables, qui le transmet aux humains
par piqûre. Tout comme le virus du sida, ce protozoaire
s'attaque aux cellules du système immunitaire. Les recherches
menées par Marc Ouellette, Barbara Papadopoulou et Martin
Olivier visent une meilleure compréhension des mécanismes
moléculaires qui interviennent lors d'une infection causée
par Leishmania. Ces mécanismes pourraient renfermer la
clé qui conduira à la production de nouveaux médicaments
ou de vaccins capables de stopper le parasite. Leurs recherches
pourraient également s'avérer fort utiles pour mieux
comprendre comment d'autres agents infectieux contournent les
défenses du système immunitaire et déjouent
l'action des médicaments.
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