7 juin 2001 |
La fonction publique québécoise fait actuellement
l'objet d'un important effort de modernisation visant, entre autres,
à rapprocher les fonctionnaires des citoyens et à
simplifier les démarches administratives. Constatant les
nombreux changements en cours, le Conseil du trésor créait
récemment le Centre d'expertise en gestion des ressources
humaines. De concert avec deux partenaires, l'Université
Laval et l'École nationale d'administration publique, ce
centre mène différents types de projets qui répondront
aux questions de l'heure en gestion des ressources humaines au
sein de la fonction publique. Il dispose d'un budget global de
deux millions de dollars pour quatre ans.
On retrouve des représentants de Laval au sein du comité
directeur ainsi qu'au comité scientifique du Centre d'expertise.
Ce sont respectivement Pierre Lefrançois, vice-doyen à
la recherche et au développement à la Faculté
des sciences de l'administration, et Jean-Pierre Brun, directeur
de la Chaire en gestion de la santé et de la sécurité
du travail. Il y a également Louis-M. Carrier, conseiller
à la recherche à la FSA. Celui-ci agit comme conseiller-expert
pour le comité scientifique.
Jusqu'à maintenant, le Centre a donné le feu vert
à trois projets de recherche. L'approche retenue pour ce
type d'activité en est surtout une de recherche-action
qui facilitera le transfert de l'expertise. Le premier
projet accepté, piloté par Jean-Pierre Brun, porte
sur les pratiques de reconnaissance et de valorisation au travail.
Les deux autres portent sur l'accompagnement aux changements technologiques
et sur le mentorat.
Plus loin que la reconnaissance-bonbon
"Dans la fonction publique, comme dans le secteur privé,
les gens se sentent plus ou moins reconnus dans leur travail,
explique Jean-Pierre Brun. Cela entraîne notamment des problèmes
d'identité et de santé mentale." Il ajoute
que tout le monde se cherche un peu sur cette question. "Dans
bien des cas, dit-il, on y va avec une "reconnaissance-bonbon"
du type stylo ou montre après un certain nombre d'années
de service. Or, les gens demandent beaucoup plus une reconnaissance
vraie au quotidien. Mais cela exige davantage d'engagement de
tout le monde." Adopter une pratique de reconnaissance au
quotidien, cela veut dire prendre un peu de temps pour estimer
le travail fait. "Il faut être capable de le souligner
par de petits gestes simples mais véridiques", précise-t-il.
L'objectif visé par les chercheurs de Laval consiste à
déterminer la façon dont peuvent s'exprimer la reconnaissance
et la valorisation au travail, et à identifier les processus
organisationnels qui en permettent la concrétisation. Les
chercheurs étudieront et analyseront des cas (entre 15
et 20) dans des ministères et organismes. Du matériel
de transfert des guides, par exemple - sera produit à
partir des résultats obtenus. Le projet prévoit
également la tenue d'un colloque sur le sujet. "Nous
étudierons la reconnaissance sous trois dimensions, soit
au plan de la politique organisationnelle, au plan vertical de
gestionnaire à employé, et au plan horizontal d'employé
à employé", indique Jean-Pierre Brun.
Dernièrement, une quinzaine d'autres projets de recherche
ont été soumis pour approbation au comité
directeur du Centre d'expertise. Ceux de Laval portent sur le
vieillissement de la main d'oeuvre (Michel Vézina, Roch
Laflamme), la réintégration au travail de personnes
ayant souffert de troubles psychologiques durant une période
prolongée (Louise Saint-Arnaud), et la prévention
de la violence au travail (Hélène Cardu, Jean-Pierre
Brun).
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