7 juin 2001 |
Développement inattendu dans le dossier Haroun M'Barek:
l'ex-étudiant de maîtrise en droit commercial de
l'Université Laval a été libéré
sous condition le samedi 26 mai. Il vit depuis dans sa famille.
Selon son avocate, il se déplace avec difficulté
et son état de santé requiert des soins médicaux
spécialisés.
Haroun M'Barek a été expulsé du Canada le
6 janvier dernier vers son pays d'origine, la Tunisie. Torturé
le 7 janvier, il était depuis incarcéré dans
une prison de la capitale dans des conditions extrêmes d'hygiène
et de détention et ce, pour appartenance, avant son départ
pour le Canada en 1994, à un parti politique islamiste
modéré. Le 18 septembre prochain, l'ex-étudiant
doit repasser en cour relativement au jugement du 9 mars dernier
qui le condamnait à trois ans de prison ferme et à
cinq ans de contrôle administratif. Il a porté ce
jugement en appel. D'autre part, dès sa sortie de prison,
il a entrepris des démarches auprès de l'ambassade
canadienne à Tunis en vue d'un retour au Canada.
Dans un communiqué émis le 27 mai, le Comité
de soutien à Haroun M'Barek a remercié ceux et celles,
avocats et particuliers, organismes humanitaires et associations,
politiciens et médias d'information, dont le Fil des
événements, pour leur contribution à
ce dossier.
Le lendemain, l'Association des étudiantes et des étudiants
de Laval inscrits aux études supérieures (AELIÉS),
également par voie de communiqué, se disait soulagée
de la libération d'Haroun M'Barek. L'Association remet
par ailleurs en question le rôle du ministère fédéral
de l'Immigration ainsi que celui de l'Université Laval
dans ce dossier. Elle reproche au Ministère son refus de
reconnaître le statut de réfugié politique
de l'ex-étudiant lors de son séjour au Canada. Elle
reproche également à l'Université son mutisme
et son inaction "lorsqu'il était devenu clair que
son étudiant était victime d'une machination politique
des autorités de son pays d'origine". Par le fait
même, l'AELIÉS estime que l'Université envoie
un message ambigu aux étudiants étrangers à
la maîtrise et au doctorat qu'elle cherche à attirer.
"L'Université, dit l'AELIÉS, devrait se doter
d'une politique visant à protéger les droits élémentaires
des étudiants qui sont interpellés par la police
ou l'immigration."
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