7 juin 2001 |
Les femmes n'ont obtenu que 16,5 % des 268 chaires de recherche
du Canada attribuées depuis la création de ce programme
l'année dernière. Pourtant, elles constituent 26,2
% du corps professoral régulier des universités
canadiennes, révèle une étude dévoilée
le 28 mai lors du colloque "Les intellectuelles dans la société:
leurs rôles payés, sous payés et non rémunérés",
présenté dans le cadre du congrès de la Fédération
canadienne des sciences humaines et sociales (FCSHS). Il y a quelque
chose qui cloche pour que ce programme reflète si peu la
présence des femmes dans le réseau universitaire,
ont souligné certaines des participantes présentes.
Rappelons que le gouvernement fédéral investit 900
millions de dollars dans ce programme qui vise à aider
les universités canadiennes à attirer et à
conserver au pays les meilleurs chercheurs. D'ici 2005, 2 000
de ces chaires seront créées dans tout le réseau
canadien, dont 96 à l'Université Laval. Après
deux concours, l'Université a obtenu 17 chaires, dont deux
sont occupées par des femmes.
À travail égal
Mais, aux dires des participantes au colloque, il n'y a pas
que le programme de chaires fédérales qui pose problème.
L'enquête portant sur la situation des femmes dans les universités,
effectuée par Wendy Robbins, vice-présidente aux
questions féministes à la FCSHS, Judy Stanley (Réseau
de recherche stratégique PAR-L) et Rosemary Morgan (Association
canadienne des professeurs et professeures d'université),
a également révélé que les professeures
gagnaient 86 % du salaire de leurs collègues masculins.
Même en pondérant les données en fonction
des années d'expérience en milieu universitaire,
les femmes gagnent 5 % de moins que leurs confrères.
Plus d'étudiantes, plus de professeures et plus d'argent pour les chercheures: le monde universitaire rosit à vue d'oeil. Mais, à certains égards, il aurait encore de quoi rougir
Les auteures de l'étude notent également que les
femmes sont sous-représentées aux plus hauts échelons
de l'administration universitaire; elles occupent 16,7 % des postes
de président ou recteur et 17,2 % de postes de vice-présidentes
ou vice-rectrices. Elles sont cependant mieux représentées
au décanat et à la direction des départements
où elles occupent respectivement 26 % et 23 % des postes.
Par ailleurs, l'enquête souligne des gains importants réalisés
par les femmes depuis un quart de siècle dans le milieu
universitaire canadien. Ainsi, le pourcentage de femmes parmi
les diplômés au baccalauréat, à la
maîtrise et au doctorat est passé respectivement
de 40 % à 59 %, de 27 % à 51 % et de 11 % à
34%. "Depuis 1970, les effectifs étudiants des universités
canadiennes ont considérablement augmenté, en grande
partie grâce à la présence des femmes",
a commenté la présidente de la FCSHS, Patricia Clemens.
"L'université ouvre les portes d'une vaste gamme de
carrières aux femmes et l'accès aux études
universitaires est un principe fondamental que nous devons préserver."
Depuis 1973, la proportion de femmes au sein du corps professoral
a doublé dans les universités canadiennes, passant
de 13 % à 26 %. Au chapitre de la recherche, les femmes
ont raflé 43 % des fonds alloués par le Conseil
de recherches en sciences humaines en 2000-2001 dans le programme
de subventions stratégiques. Elles représentent
40 % des chercheurs subventionnés par ce programme.
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