8 juin 2000 |
Le vendredi 2 juin, a eu lieu la signature d'une entente marquant la création d'une première chaire au sein de la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval. Cette entente, instituant la Chaire Monseigneur-de-Laval pour l'enseignement et la recherche sur l'intelligence de la foi dans la modernité, a été signée par les représentants des quatre partenaires engagés dans ce projet: Marc J. Trudel, vice-recteur au développement, Mgr Jean-Pierre Blais, président du conseil de l'oeuvre du Grand Séminaire de Québec et vicaire général du Diocèse de Québec, Luc Gosselin, directeur général de la Fondation de l'Université Laval, et Marc Pelchat, doyen de la Faculté de théologie et de sciences religieuses. Quelques jours plus tard, le mardi 6 juin, le recteur François Tavenas et le doyen de la Faculté de théologie et de sciences religieuses, Marc Pelchat, ont procédé au lancement de la Chaire Monseigneur-de-Laval. La cérémonie s'est déroulée en présence de l'archevêque de Québec, Mgr Maurice Couture, et de nombreux invités.
Cette première chaire créée au sein de la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval aura pour titulaire Anne Fortin, professeure de théologie à cette même Faculté. La Chaire Monseigneur-de-Laval vise la création et le développement d'activités d'enseignement dans le secteur de la théologie catholique ainsi que l'avancement de la recherche sur l'intelligence de la foi dans la société québécoise. La Chaire a pour mission particulière d'assurer l'enseignement des disciplines théologiques requises par la formation des candidats au presbytérat du Grand Séminaire de Québec ainsi que celle des étudiantes et des étudiants laïques.
Un contexte historique
Le fonds de capital de 2 millions de dollars qui permet de
créer la Chaire provient de l'oeuvre du Grand Séminaire
de Québec. Incorporée civilement en 1952, cette
entité avait alors pour but de réunir les fonds
nécessaires à la construction d'un nouveau Grand
Séminaire sur la cité universitaire. Une vaste souscription
diocésaine fut donc organisée en 1957 et elle permit
de recueillir près de 7 millions de dollars. Le nouveau
Grand Séminaire a ouvert ses portes en 1959. En 1977, l'Université
Laval a acheté cet édifice et le fruit de la vente
a été versé dans le fonds de l'uvre du Grand
Séminaire de Québec afin de poursuivre le soutien
à la formation par d'autres moyens.
Les défis de la continuité et de la créativité
La continuité et la créativité marquent
le défi lancé à cette nouvelle chaire. La
création de la Chaire Monseigneur-de-Laval s'inscrit d'abord
dans une perspective de continuité avec les objectifs de
l'oeuvre du Grand Séminaire de Québec et la volonté
des milliers de personnes qui ont contribué à la
souscription de 1957. Rappelons que l'objectif premier de l'oeuvre
est d'aider "à la formation des clercs par l'organisation,
la direction et le maintien de centres d'études universitaires".
Pour Mgr Maurice Couture, archevêque de Québec, "la création de cette Chaire en théologie est un signe de l'appui du Diocèse de Québec et des responsables ecclésiaux au maintien et au développement d'une pratique universitaire de la théologie, dans un cadre intellectuel ouvert au dialogue multidisciplinaire et à la relecture critique de la Tradition chrétienne et des autres traditions religieuses".
Selon le doyen de la Faculté de théologie et de sciences religieuses, Marc Pelchat, l'accueil de la Chaire au sein de la Faculté représente une responsabilité envers l'avenir du travail de mémoire et de créativité qui concerne l'univers religieux. "En accueillant cette chaire, la Faculté de théologie et de sciences religieuses sera mieux en mesure de remplir une partie fondamentale de sa mission : favoriser l'intelligence de la foi dans la société québécoise avec tous les outils culturels et scientifiques qui peuvent y contribuer ". Et pour la titulaire de la Chaire, Anne Fortin, la création de cette chaire est le signe que la Faculté se donne comme défi de réaliser ces objectifs dans un contexte de profondes mutations culturelles qui interrogent profondément les croyants.
L'intitulé de la Chaire
Pour assurer la formation des séminaristes, François
de Laval fonde le Séminaire de Québec en 1663, duquel
est issue l'Université Laval en 1852. La création
de la nouvelle chaire marque une nouvelle étape dans l'approfondissement
et le développement des liens de collaboration entre la
Faculté de théologie et de sciences religieuses
et le Grand Séminaire de Québec. En donnant le nom
de Monseigneur-de-Laval à la Chaire, le défi mis
de l'avant est celui de repenser le langage croyant dans
la société québécoise et pour
la société québécoise à partir
d'un héritage vivant.
"L'intelligence de la foi dans la modernité" sera l'objectif premier des activités de la Chaire. Penser la foi dans la société québécoise sera un travail collectif qui réunira des théoriciens et des praticiens, des spécialistes de l'objet religieux et des spécialistes des sciences humaines. La Chaire se veut un lieu de réflexion théologique et d'enseignement, un lieu de dialogue à partir des pratiques sociales et ecclésiales. Les activités de la Chaire seront d'abord axées prioritairement sur l'enseignement et la formation. Les activités de recherche seront toutefois lancées dès la première année par des tables de travail devant se pencher sur les rôles passé, présent et futur de la religion catholique dans la société québécoise.
Un nom qui traverse le temps
François de Montmorency Laval est né le 30 avril
1623 à Montigny-sur-Avre, en France. Après des études
théologiques, il est ordonné prêtre en 1647.
Il reçoit l'ordination épiscopale en l'église
Saint-Germain-des-Prés de Paris le 8 décembre 1658,
au titre de premier vicaire apostolique au Canada. Il débarque
pour la première fois à Québec le 16 juin
1659. Quatre ans plus tard, en 1663, il fonde le Séminaire
de Québec, une société de prêtres qui
devait constituer de manière stable et organisée
le clergé de la colonie. Il établit simultanément
le Grand Séminaire pour la formation des candidats au presbytérat.
En 1668, il poursuit son uvre de bâtisseur en mettant sur
pied le Petit Séminaire de Québec afin de réunir
en un même lieu les écoliers qui désiraient
devenir prêtre.
Le 1er octobre 1674, le diocèse de Québec est érigé et François de Laval en devient le premier évêque. En 1685, après 26 ans de ministère actif au sein de la colonie, il démissionne de sa charge et demande à se retirer à Québec. C'est dans cette ville qu'il meurt le 9 mai 1708, à l'âge de 85 ans.
Le sens d'un logo
L'alérion que l'on trouve dans le logo de la nouvelle
chaire veut rappeler le lien d'appartenance explicite avec l'Université
Laval et, en même temps, la filiation avec le donateur -
l'oeuvre du Grand Séminaire de Québec - et son institution
d'origine, le Séminaire de Québec. En effet, c'est
à François de Montmorency Laval que remonte la figure
de l'alérion que nous connaissons, puisque les armes de
sa famille contenaient déjà cet élément
héraldique.
Le lien institutionnel avec l'Université Laval est également évoqué par l'insertion d'un écusson dans un second, ainsi que par l'emploi des couleurs similaires du rouge et de l'or, le tout sur un fond bleu qui marque l'identité propre de la Chaire. Sur le plan graphique, la conjonction de ces couleurs permet la mise en valeur de chaque élément du logo par rapport à l'autre. Par extension, sur le plan institutionnel, la Chaire Monseigneur-de-Laval est partie intégrante de l'Université Laval: la convergence des objectifs des deux institutions et, tout particulièrement, le lien de confiance, sont ainsi signalés.
Au coeur du logo se trouve une ligne de projection verticale
qui débouche sur l'horizontale; cela veut évoquer,
principalement, le mouvement vers l'avant, l'élargissement
des voies, la rencontre des chemins. On peut également
y voir la forme d'un pilier dans le langage architectural. Il
est aussi possible d'y voir la lettre "T", pour théologie,
ou encore une croix en forme de tau, à laquelle les fils
et les filles de François d'Assise nous ont familiarisé.
Dans un sens de continuité historique, la Chaire cherchera
à vivre au présent l'objectif d'intelligence de
la foi pour la société québécoise,
au service des besoins de l'Église d'ici.
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