27 janvier 2000 |
Une découverte effectuée par l'équipe d'Ali Akoum, de la Faculté de médecine, a trouvé sa niche au sein du palmarès des dix découvertes de l'année 1999 du magazine Québec Science. Ali Akoum et ses proches collaborateurs méritent cet honneur pour une découverte touchant l'endométriose, un problème gynécologique qui touche jusqu'à 10 % des femmes en âge de se reproduire.
Ces chercheurs ont réussi à créer, en laboratoire, à l'aide d'un virus, la première lignée de cellules endométriosiques. Les cellules transformées par le virus se reproduisent indéfiniment tout en conservant leurs propriétés. La mise au point de cette lignée cellulaire pourrait devenir un fait marquant dans la recherche sur l'endométriose puisque les chercheurs disposent maintenant de cellules en quantité pour étudier les mécanismes intervenant dans cette maladie et pour tester des produits pouvant en stopper la progression. Ali Akoum et ses collègues du Centre de recherche de l'Hôpital Saint-François d'Assise, Josée Lavoie, Régen Drouin, Christine Jolicoeur, André Lemay, Rodolphe Maheux et Edouard Khandjian, ont publié leur découverte dans le numéro d'avril 1999 de l'American Journal of Pathology.
L'endométriose provoque la prolifération anarchique de tissus causant des douleurs pelviennes et abdominales et, trop souvent, l'infertilité; entre 40 % et 45 % des femmes infertiles seraient atteintes d'endométriose. Les traitements actuels contre l'endométriose consistent à bloquer la prolifération des cellules à l'aide d'hormones ou à procéder à l'ablation de l'utérus et des ovaires.
Un dogme de moins en cancérologie
Sans le réaliser sur le coup, l'équipe d'Ali
Akoum a fait tomber un dogme de la cancérologie en réalisant
sa découverte. En effet, le virus utilisé par les
chercheurs pour transformer les cellules, le SV40, est associé
à plusieurs types de cancers humains. Il transforme les
cellules, croyait-on, en intégrant son ADN à celui
de ses hôtes. Or, dans leur étude, les chercheurs
ont découvert que les gènes du virus n'avaient pas
besoin d'être intégrés à ceux de l'hôte
pour que la transformation s'opère. Il s'agit là
de la première démonstration que le SV40 peut immortaliser
des cellules, et du même coup induire le cancer, sans qu'il
y ait intégration de son bagage génétique.
Le numéro de février de Québec Science est consacré en grande partie à la présentation des découvertes retenues lors de cette sixième édition du palmarès. Le choix des découvertes marquantes de l'année est effectué par une équipe du magazine à partir de propositions provenant des universités et des centres de recherche privés. La plupart des découvertes retenues ont fait l'objet d'une publication dans une revue savante et elles ont donc été évaluées par les pairs des chercheurs. Elles ont également en commun le fait d'avoir une portée sociale ou économique significative.
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