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27 janvier 2000 ![]() |
Il n'y a pas que chez les adultes que le gambling gagne en popularité au Québec. Robert Ladouceur et son équipe de l'École de psychologie (Normand Boudreault, Christian Jacques et Frank Vitaro) rapportent, dans le dernier numéro de Journal of Child and Adolescent Substance Abuse, que les jeux d'argent sont devenus une activité courante chez les jeunes Québécois. L'enquête menée par ces chercheurs, en 1996, auprès de 3 426 étudiants fréquentant des écoles secondaires de la région de Québec indique que 87% des répondants se sont déjà adonnés au gambling au moins une fois dans leur vie. Il s'agit d'une hausse de 11 % par rapport à 1988. Au cours de la dernière année, 77 % des jeunes ont misé de l'argent dans des jeux de hasard. Treize pour cent des jeunes parient une fois par semaine. Les jeux les plus populaires sont la loterie (75 % y ont déjà joué), les cartes (47 %), le bingo (40 %), les machines vidéo (34 %), les paris sportifs (32 %) et les paris sur les jeux d'adresse (29 %).
Selon les données des chercheurs, environ 2,6 % des
jeunes ont des comportements de joueurs pathologiques, comparé
à 1,7 % en 1988. On retrouve davantage de joueurs pathologiques
chez les garçons (3,7 %) que chez les filles (1,5 %). Un
autre 4,8 % des jeunes sont sur la pente glissante qui pourrait
bientôt les conduire au jeu pathologique.
D'autres problèmes
Près de 60 % des jeunes joueurs pathologiques interrogés
au cours de l'étude ont des problèmes scolaires
ou familiaux en raison de leurs habitudes de jeux. Plus de 64
% ont dû emprunter ou voler pour pouvoir jouer ou pour payer
leurs dettes de jeux; 31 % de ceux qui ont emprunté de
l'argent ont été incapables de rembourser leurs
dettes. Le jeu pathologique est souvent associé à
la consommation de drogues et d'alcool, à de mauvais résultats
scolaires et à de comportements délinquants, ont
observé les chercheurs de l'École de psychologie.
Récemment, l'équipe de Robert Ladouceur rapportait qu'entre 1989 et 1996, le pourcentage de personnes qui pariaient dans des jeux de hasard était passé 54 % à 63 % au Québec. Les chercheurs associaient cette hausse à l'accessibilité grandissante des jeux de hasard dans notre société. L'an dernier, le Bureau du coroner s'alarmait du fait qu'au moins 20 personnes s'étaient enlevé la vie au Québec parce que les jeux de hasard les avaient ruinées.
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