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9 septembre 1999 ![]() |
Lorsqu'elle a décidé d'intituler son rapport À l'heure de la solidarité, reprenant ainsi à sa manière le leitmotiv du "budget de la solidarité" de l'Université déposé au printemps, c'est ni plus ni moins un appel à la vigilance que l'ombudsman Lucie Lavoie a voulu lancer à l'Université Laval, cette année, à l'Université réglementaire, à l'Université administrative, à l'Université d'encadrement et de soutien.
"On ne peut pas ignorer les problèmes des étudiants et se contenter d'une analyse bureaucratique, a-t-elle confié au Fil. En usant du mot "solidarité", j'ai voulu rappeler de la sorte à la communauté qu'un des volets très importants de la mission de l'Université, ce sont les étudiants. J'ai voulu l'interpeller: "Attention aux étudiants, ils sont précieux!"."
Comme le veut la tradition, l'ombudsman a présenté son rapport annuel 1998-1999 à la première séance du Conseil universitaire, le mardi 7 septembre. Son document d'une trentaine de pages pointe particulièrement une série problèmes auxquels ont été confrontés certains étudiants et certaines étudiantes au cours de la dernière année universitaire, notamment de nature financière (bourses d'excellence, absence pour maladie, faillite), mais aussi lors de stages en relation d'aide, de journées d'accueil (ou initiations) ou à l'occasion de la signature de contrats aux cycles supérieurs.
Contingentement et injustices
C'est toutefois la question du contingentement qui a retenu
l'attention de Lucie Lavoie : 7 des 16 recommandations de son
rapport touchent d'ailleurs à cette problématique.
"Je pense que ça va de mal en pis, a-t-elle déclaré
au journal de la communauté universitaire. Les règles
régissant le contingentement au sujet desquelles
les étudiants sont très mal informés
ont peut-être été adoptées à
une autre époque pour rencontrer certains problèmes,
je veux bien, mais ils en ont créer d'autres, comme la
fameuse "cote Laval", un indice de force qui donne lieu
à des injustices."
Pour corriger le tir, l'ombudsman recommande, entre autres : que la "cote Laval", utilisée lors de l'étude d'une demande d'admission, ait la valeur d'un indicateur relatif afin d'éviter d'éliminer systématiquement la candidature des étudiants les plus performants sans égard au programme suivi ; que l'indice de force d'un programme soit calculé l'année où l'étudiant débute le programme ; et que ledit indice, une fois attribué à chaque programme l'année précédente, soit publié et largement diffusé.
Un des points sur lesquels Lucie Lavoie insiste également
a trait à l'éthique. La démarche entreprise
récemment par la Faculté des sciences de l'administration
qu'elle cite en exemple dans son rapport doit être
multipliée, estime-t-elle. "Une démarche éthique
comme celle de la FSA n'est pas coercitive : elle possède
une valeur pédagogique dictée par un geste d'adhésion
à une valeur commune. L'éthique, ce n'est pas un
code, mais d'abord un questionnement", de souligner au Fil
l'ombudsman.
Le langage des chiffres
Les statistiques établies par l'ombudsman Lucie Lavoie
en 1998-1999 révèlent par ailleurs que 83,8 % des
requêtes proviennent des étudiants et des étudiantes
des trois cycles : on y dénombre 319 consultations et 269
plaintes.
C'est le règlement des études, c'est-à-dire les problèmes concernant l'admission, l'exclusion, l'évaluation et les finances, qui suscitent davantage de sollicitations, soit 220 requêtes. Suivent les problèmes financiers (46 consultations/100 plaintes), les droits de la personne (76 consultations/28 plaintes), l'encadrement pédagogique (49 consultations/15 plaintes), les relations avec les unités (16 consultations/21 plaintes) et divers éléments (25 consultations/4 plaintes).