22 avril 1999 |
"À l'université, on nous demande d'être des "têtes"... ce qui ne devrait pas nous empêcher d'être branché sur notre corps." En pleine cité de la culture de la matière grise, au coeur même des préoccupations pédagogiques et de l'expansion des facultés intellectuelles, le corps est bien souvent relégué au second plan alors qu'il a tant à nous apprendre.
La psychologue Louise Careau, du Service d'orientation et de counseling, rencontre quelques fois, au gré de ses consultations, de ces jeunes adultes qui ne font pas toujours corps avec le "véhicule" qu'ils habitent. Nullement circonscrit au seul monde universitaire, le phénomène d'inattention à son corps commanderait davantage de vigilance, juge-t-elle, car nos réactions physiologiques sont "une source quotidienne d'informations sur notre vécu immédiat".
Un livre ouvert
"Le corps étant le lieu où s'enregistrent
nos expériences humaines, nos impressions, sensations physiques,
perceptions, émotions, rêves, pensées, où
se déploie notre conscience, il est bon de faire le lien
entre le vécu affectif et le vécu physique. Cela
entraîne souvent un soulagement, un réconfort",
constate Louise Careau.
Et Dieu sait si les occasions d'"être à l'écoute" sont nombreuses dans la vie d'un ou d'une jeune adulte universitaire! Contrôles, examens, travaux, horaires, amours, déprimes, insomnies charrient dans leurs chevauchements ou chassés-croisés une pléthore de maux et de malaises au-delà des besoins primaires. Il importe donc d'être attentif à ces malaises et d'en saisir les messages, dira la psychologue.
"Il serait téméraire toutefois de faire des généralisations et de conclure immédiatement à la somatisation: tout malaise ou toute maladie n'origine pas nécessairement d'un problème psychologique", prévient-elle.
Matière à examen
"L'esprit sain dans un corps sain" devient palpable
lorsqu'on est en mesure de remettre en question seul ou
avec de l'aide sa façon de vivre, de repenser son
équilibre de vie, indique Louise Careau. D'abord, il est
essentiel, selon elle, de bien s'alimenter, de ne pas sauter de
repas, de s'assurer d'avoir dormi en moyenne de sept à
huit heures par nuit, de se divertir et de relaxer. Sur le plan
affectif, par ailleurs, il est important de se confier, de trouver
des solutions le plus rapidement possible à ses problèmes,
et de consulter si nécessaire, prescrit la psychologue
du Service d'orientation et de counseling.
"Le corps est un porte-parole fiable. En étant plus
attentif, plus présent à ce qui se passe, on en
arrive à mieux se comprendre et à surmonter nos
difficultés", réaffirme-t-elle.