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4 février 1999 ![]() |
Chaque jour, 150 tentatives de suicide se produisent en moyenne au Québec, dont trois conduisent effectivement à la mort d'un individu, affirme le Centre de prévention du suicide de Québec. Le phémonène, qui touche tous les groupes d'âge et toutes les classes de la société, est devenu l'une des principales causes de décès prématurés dans la province.
De ces drames humains entre ceux qui partent et ceux restent, qui se jouent sur le fond de toile de la douleur dans toute son expression, des leçons sont à tirer, des gestes sont à poser.
"Vouloir se suicider, c'est vouloir arrêter la souffrance... quand on a perdu tout espoir, quand on ne voit aucune autre solution", explique Louise Careau, psychologue au Service d'orientation et de counseling de l'Université. Le suicide survient spécifiquement, selon elle, dans des moments de désorganisation, de dépression intense. Par exemple, dans certaines circonstances, de mauvaises notes scolaires pourront avoir été la "goutte" qui fera déborder le vase d'un état qui était déjà fragile.
Reconnaître les signes
Il faut donc apprendre à décoder les messages, les émotions,
les attitudes des êtres qui nous entourent. Des signes avant-coureurs
à percevoir? D'abord, l'isolement. "La personne suicidaire s'isole
de plus en plus, elle refuse les invitations, on ne la voit plus, elle ne
reste plus après les cours", raconte la psychologue.
Ensuite, la confusion. "Elle est souvent confuse dans ses propos, elle a de la difficulté à "enligner" ses idées, à se concentrer dans ses cours et dans ses conversations", diagnostique Louise Careau. Puis, le changement d'humeur. C'est la déprime qui s'installe avec ses inévitables bas, mais aussi des hauts qui peuvent être trompeurs. "Il y a un silence qui prend place, une humeur qui semble meilleure. Mais il faut faire attention: des fois, c'est justement le signe que la personne suicidaire se rapproche de plus en plus du geste qu'elle veut poser", prévient-elle.
Remettre sur le rail
Il importe ainsi d'être à l'écoute et de ne pas
se gêner pour poser des questions, comme: "Penses-tu à
te suicider, à te tuer des fois, à en finir?"; si oui:
"Comment t'y prendrais-tu?", "Quand le ferais-tu?".
Au dire de la psychologue, plus un plan est précis, plus la personne
est "à risque".
"Il n'est pas nécessaire de prendre en charge la personne suicidaire. On peut certes la faire parler de son projet de suicide, l'aider à trouver une solution, mais on peut aussi l'amener à consulter un psychologue ou la référer à un organisme comme le Centre de prévention du suicide de Québec", indique Louise Careau.
Signalons que le Service d'orientation et de counseling présentera, à l'occasion de la Semaine de prévention du suicide, une conférence intitulée "Comprendre et prévenir le suicide", le jeudi 11 février à 12 h, à la Salle multimédia du pavillon Alphonse-Desjardins. Les conférenciers invités seront Mario Beaulieu, du Centre de prévention du suicide, et Marc Chabot, auteur du livre Pour en finir avec soi.