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26 mars 1998 ![]() |
L'arrivée des nouvelles technologies de l'information et des télécommunications est une occasion idéale de redéfinir la relation professeur/étudiant.
Les technologies de l'information, avec un accent mis sur l'autoapprentissage, permettront à l'Université Laval de faire des progrès substantiels dans la voie de la formation universitaire, qui doit être d'"apprendre à apprendre".
Profitant de la tribune que lui offrait le Colloque annuel des technologies de l'information pour l'apprentissage, qui se tenait au pavillon La Laurentienne du 11 au 13 mars, le recteur François Tavenas a fait part de sa vision pédagogique, axée sur "le défi du juste équilibre", qui vise à maintenir l'Université Laval dans une position de leadership au Québec dans l'application intelligente des NTIC (nouvelles technologies de l'information et de la communication).
Un juste équilibre
"Nous devons nous donner un avenir où l'on retrouve un équilibre
approprié entre le maintien des valeurs traditionnelles qui ont fait
la richesse de l'enseignement universitaire depuis des siècles et
la mise à la disposition de nos étudiants des nouvelles possibilités
qu'offrent les technologies. Pour arriver à ce juste équilibre,
a poursuivi le recteur, notre communauté doit relever le défi
de gérer son évolution en faisant les choix stratégiques
qui s'imposent, en mettant les énergies requises pour atteindre les
objectifs établis et en trouvant un autre juste équilibre
dans l'allocation des ressources entre le maintien de nos activités
courantes et le besoin d'investissement dans le développement de
nouvelles activités, dans un contexte de ressources trop limitées."
La vision du proche avenir de François Tavenas, nourrie par le leitmotiv du juste équilibre, lui fait regarder l'arrivée des technologies comme une occasion idéale de redéfinir la relation professeur/étudiant en réexaminant les composantes de leurs fonctions. Le recteur prévoit notamment que les cours magistraux - qui demeureront en grand nombre - pourront être enrichis par un usage bien adapté des NTIC; qu'un nombre croissant de cours feront l'objet d'une page Web; que dans certains programmes, départements ou facultés, tous les professeurs et les étudiants posséderont leur propre ordinateur et disposeront d'un certain nombre de logiciels communs; que certains cours occuperont moins d'heures en classe parce que les étudiants travailleront en autoapprentissage interactif multimédia; que plusieurs cours devraient bientôt se donner uniquement à distance sur Internet.
Des gestes à poser
Pour atteindre les objectifs qui nourrissent sa vision, c'est-à-dire
enrichir les activités et les approches actuelles, développer
de nouvelles approches, monter de nouvelles activités, servir de
nouvelles clientèles et exploiter les dimensions économiques,
le recteur Tavenas entend faire suivre à l'Université une
stratégie qui repose sur quatre orientations: conserver le leadership
de l'Université Laval; amorcer le débat dans les facultés
et les départements pour mieux refléter le leadership des
professeurs; maintenir une multiplicité d'approches; organiser la
mise en commun des ressources, d'abord au sein même de l'Université
et ensuite avec les autres universités, principalement au Québec.
Le plan d'action qui sera mis en place pour faire progresser rapidement l'Université "dans la voie de l'exploitation des technologies de l'information, dans sa mission de formation des individus" comprend, quant à lui, une série de sept mesures incitatives. "La première action de la direction de l'Université sera de demander aux unités académiques, par le truchement des doyens et des directeurs de département, d'établir leurs propres objectifs et leurs propres stratégies vis-à-vis les technologies de l'information. Le Réseau de valorisation de l'enseignement sera appelé à jouer un important rôle dans ce dossie ", a indiqué le recteur. Les autres gestes que posera l'Université ont trait, entre autres: au maintien du programme APTI en 1998; à la formation des nouveaux professeurs (les activités de développement pédagogique seront renforcées à compter de septembre 1998 en adoptant, comme seule charge professorale durant le premier trimestre de tout nouveau professeur à Laval, l'apprentissage du métier de professeur); aux critères de promotion (les activités touchant aux applications des technologies seront reconnues comme légitimes dans le cadre de l'évaluation du professeur); à la formation personnelle des étudiants (chaque programme aura à définir les compétences en technologies que tout diplômé devra posséder et conviendra des moyens de les atteindre).
"D'une certaine façon, la trajectoire que nous proposent les technologies de l'information pourrait être qualifiée de "Back to the future". C'est que misant d'une part sur les technologies, livres inclus, pour assurer l'essentiel de la transmission d'information et, d'autre part, sur un travail personnel des étudiants, on arrive à pouvoir envisager une situation où les professeurs travaillent essentiellement comme mentors auprès de petits groupes d'étudiants ou lors de rencontres individuelles. C'est là le modèle d'Oxford et de Cambride", rappelle François Tavenas.
GABRIEL CÔTÉ
(Le texte intégral du discours du recteur Tavenas est disponible à l'adresse www.scom.ulaval.ca/catia/recteur.html)