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18 septembre 1997 ![]() |
Le géographe-historien Michel Boisvert propose
un aller-retour pictural
entre le Québec et la France
"On sent la chaleur et la lumière dans vos toiles, mais on y détecte surtout l'amour de la peinture. Merci." Cette petite phrase - tirée du livre que les gens ont l'occasion de signer après avoir visité son exposition - fait infiniment plaisir à Michel Boisvert. Pour ce peintre autodidacte qui peint pour le simple plaisir de peindre, des commentaires de ce genre sont en effet extrêmements stimulants en milieu universitaire, où il est de bon ton d'exposer des théories et d'élaborer des discours complexes autour de l'art. Rien de tout cela chez Michel Boisvert qui tient un discours tellement simple qu'il déconcerte. "Je peins parce que j'aime peindre." C'est vrai? Mais que voulez-vous exprimer à travers vos toiles? "Rien du tout. J'essaie tout bonnement de donner le meilleur de moi-même."
Peintre autodidacte, cet étudiant au doctorat en géographie historique a pris goût au pinceau alors qu'il n'arrivait pas à prendre le beat, au retour d'un voyage d'études à l'Université de Rennes, en 1995. Au fil des mois, il peint paysage sur paysage, cherchant à rendre sur toile la beauté de cette Bretagne qui l'a tant séduit. Sur la pointe des pieds, Michel Boisvert fait son entrée dans quelques galeries d'art. "Lors de mes premières expositions, je n'en menais vraiment pas large, explique-t-il. Puis j'ai décidé de persévérer, d'abord parce que je ressentais une grande satisfaction à peindre et aussi parce que les gens semblaient apprécier mon travail." Cette appréciation ne se traduit pas seulement en commentaires élogieux mais également en vente de tableaux, une quarantaine en tout, selon l'artiste. Plutôt encourageant pour un autodidacte qui, par définition, n'a jamais suivi de cours de peinture de sa vie!
Le peintre des maisons
"J'ai toujours aimé dessiner et prendre des photos. Quand j'ai
commencé à peindre, je travaillais d'ailleurs à partir
de photos prises au gré de mes promenades; j'en faisais un dessin
dont je transférais les grandes lignes sur la toile. Aujourd'hui,
je dessine un croquis du paysage en question dans un cahier et je commence
tout de suite le tableau. Mais rien ne remplace la toile réalisée
en plein air, sur place." Bien qu'il ait changé de technique,
Michel Boisvert est toujours attiré par les mêmes sujets: les
maisons, qu'il peint sous tous les angles, dans les villages et dans les
villes, sur fond de ciel orangé, jaune ou bleu, ses couleurs de prédilections.
Il en fait une telle spécialité que certaines personnes lui
commandent un tableau de leur propre maison... qu'il se garde bien de reproduire
fidèlement.
Dans l'exposition "Du Québec à la France", l'artiste présente une vingtaine d'oeuvres montrant des paysages bretons et québécois. Certains de ses paysages sont urbains et les visiteurs se suprendront à découvrir des bâtiments bien connus de la ville de Québec sous un angle insolite, comme si l'artiste voulait montrer la ville sous un jour nouveau. Dans cet esprit, Michel Boisvert prépare une exposition portant sur sa ville natale, Trois-Rivières, question de faire découvrir son coin de pays au public. S'il admet que la première chose à laquelle il pense en finissant un tableau est d'en commencer un autre, il affirme trouver malgré tout le temps de travailler à son doctorat, dont le sujet est l'activité textile au Québec, au XIXe siècle. Mais ceci est une autre histoire...