18 septembre 1997 |
Grâce à son expertise en matière de services essentiels, Jean Bernier a aidé à résoudre un conflit qui menaçait de s'envenimer en Afrique du Sud.
Professeur au Département des relations industrielles et spécialiste de la question de la détermination des services essentiels à maintenir en cas de grève dans les services publics, Jean Bernier a vécu récemment une expérience que bien des experts en la matière lui envieraient. Sous l'égide de l'ACDI (Agence canadienne de développement international) et à la demande du Comité des services essentiels d'Afrique du Sud, il a effet participé à la mise en oeuvre d'un tout nouveau régime de relations de travail dans le contexte de la fin de l'apartheid. Pour les fins de cette délicate mission, Jean Bernier s'est notamment rendu à Johannesburg , en compagnie de Madeleine Lemieux, ex-présidente du Conseil des services essentiels du Québec.
"À l'heure de la mondialisation, les grandes associations patronales et syndicales se sont aperçues qu'elles devaient se donner les moyens de résoudre les conflits de travail le plus harmonieusement possible, explique Jean Bernier. Proposée par le président Nelson Mandela, la loi sur la législation du travail est entrée en vigueur en novembre 1996. Cette loi reconnaît largement l'exercice du droit de grève, ce qui constiitue une première en Afrique du Sud. Or, à partir du moment où un État reconnaît le droit de grève aux employés du secteur public, il faut qu'il se donne un mécanisme de détermination des droits essentiels."
Une crédibilité énorme
Dans ce contexte, le rôle de Jean Bernier a consisté essentiellement
à donner de l'information et de la formation sur la nouvelle législation
aux négociateurs patronal et syndical, de même qu'aux médiateurs
et conciliateurs en présence. Participant à des émissions
radiophoniques de lignes ouvertes, il s'est également employé
à "sécuriser" la population sud-africaine qui s'inquiétait
de l'impact de cette loi sur les services essentiels, en leur expliquant
notamment que le maintien des services essentiels était une condition
primaire à l'exercice du droit de grève.
En plus d'accorder une aide technique lors des audiences publiques tenues par le Comité des services essentiels d'Afrique du Sud, Jean Bernier a participé à une séance de médiation qui a heureusement débouché sur une entente de principe entre deux parties, dont l'une se plaignait de la lenteur des négociations dans le secteur public et menaçait de faire la grève si on ne tenait pas compte de ses revendications. En fait, c'était la première fois qu'une tentative de médiation était tentée dans le cadre de la nouvelle loi, souligne Jean Bernier:
"Chose certaine, la crédibilité énorme dont nous bénéficiions en tant qu'experts en la matière a aidé à résoudre ce conflit qui menaçait de s'envenimer. Finalement, le contexte favorable dans lequel s'est déroulée la médiation a probablement été plus déterminant dans le succès de l'opération que les difficultés techniques que l'on a pu éprouver pour rétablir le dialogue entre les deux parties."