10 avril 1997 |
Plus de 200 universitaires, venus des quatre coins de la planète, sont attendus du 5 au 10 octobre, à l'Université Laval, pour assister à un séminaire international sur le patrimoine. Philipe Dubé, professeur de muséologie au Département d'histoire et Marlène Grenier, étudiante-graduée en histoire de l'art, préparent déjà très activement cet événement, oganisé sous l'égide du Forum-UNESCO, un organisme créé en 1995. La rencontre permettra aux participants de réfléchir sur le thème suivant: "Une meilleur intégration des universités et des patrimoines."
"À l'Université Laval, nous détenons une certaine expertise en patrimoine puisque six programmes du Département d'histoire touchent ce domaine, sans oublier l'École d'architecture ou le Département d'anthropologie, explique Philippe Dubé, vice-président de Forum-UNESCO. Aux États-Unis ou ailleurs, les chercheurs se penchent depuis plusieurs années sur la restauration, la culture matérielle, mais le lien entre ces ressources universitaires et les acteurs du patrimoine manque encore." Le Forum-UNESCO souhaite donc renforcer les échanges entre des universités préoccupées par ce sujet à travers le monde, en organisant d'ici l'an 2001 cinq séminaires internationaux sur les cinq continents. La première de ces rencontres a eu lieu à Valence, en Espagne, en septembre dernier et a réuni des représentants de 88 universités d'une quarantaine de pays.
Un séminaire qui tiendra salon
L'Université Laval espère bien doubler cette participation,
pour permettre un échange accru avec les universitaires américains
qui, jusqu'à présent, boudent quelque peu l'UNESCO. Le séminaire
aura lieu dans le cadre champêtre du Manoir du Lac-Delage, et accueillera
le public lors d'un Salon du patrimoine d'une journée. Des organismes
comme la Banque mondiale à Washington, ou des fondations qui financent
des projets de restauration partout dans le monde, devraient y exposer leurs
projets culturels.
À partir du 6 octobre, les participants au séminaire se pencheront en ateliers sur diverses questions qui préoccupent les spécialistes du patrimoine, comme la question du pillage d'oeuvres culturelles par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale, ou la notion très japonaise de "bien culturel appliqué aux individus". Il sera également abondamment question de recherche et d'enseignement supérieur patrimonial, de coopération internationale, et même de réseautique. Le Centre de recherche en géomatique de l'Université Laval présentera ainsi un projet mariant géomatique et culture, puisqu'il s'agit de repérer des lieux patrimoniaux sur des photos de portions de territoire prises par satellite.
"Nous espérons également favoriser les échanges d'idées entre universitaires, en organisant une sorte de marché aux projets, indique l'organisateur de l'événement. Il devrait notamment être question d'un musée virtuel de l'holocauste rwandais, encore à l'étude, et du réseau Érasmus, qui permet aux étudiants de suivre des cours dans plusieurs universités européennes." Pour financer ce colloque de dimension internationale, Philippe Dubé et Marlène Grenier entreprennent actuellement une levée de fonds auprès des différents gouvernements et d'une quinzaine d'organismes. Ils sollicitent aussi l'appui de firmes d'ingénieurs, qui abordent parfois le patrimoine dans leurs plans de construction, ou de fondations comme celle de Bombardier. Une tâche de recherche de fonds qui n'a rien de facile puisque le budget d'organisation avoisine les 300 000 $.